Algérie

Secteur de la meunerie : l'OAIC et les taxes douanières posent problème



Même les transactions commerciales (opérations de livraison) sont assurées uniquement les jours de semaine, alors que la demande se fait sept jours sur sept. Du coup, pour rentabiliser leur investissement, les opérateurs sont alors obligés de recourir à  l'importation de cette matière première auprès des fournisseurs étrangers. Toutefois, depuis la promulgation de la dernière loi de finances complémentaire (article 23), les transformateurs de céréales doivent payer une taxe sur chaque opération d'importation du blé dur dont le prix est inférieur au prix de régulation. Ce dernier (prix de régulation) est fixé à  4500 DA le quintal, lequel fait référence au prix plafond du blé subventionné en Algérie et non au prix de 2280 DA qui est appliqué aux transformateurs par l'OAIC. Par exemple, si un meunier importe du blé dur à  3000 DA le quintal, il sera obligé de payer la différence via une taxe pour atteindre 4500 DA. Ne pouvant augmenter le prix de la semoule qui est administré (un kilo de semoule leur revient à  plus de 45 DA et ils sont obligés de le vendre 35 DA), les meuniers ressentent fortement la crise et commencent à  mettre au chômage des travailleurs. Des projets d'extension ou de création de nouvelles unités ont été carrément annulés. «Â Avec les restrictions drastiques des quotas de l'OAIC, qui peuvent descendre jusqu'à 10%, et la lourde taxe qui nous est imposée lors de l'importation de la matière première, le meunier est poussé à  travailler  à  perte et c'est anti-commercial», regrette un opérateur économique activant dans la meunerie à  Blida.  Notre interlocuteur nous a fait savoir que les prix du couscous et des pâtes (ils ne sont pas administrés) ont même connu des augmentations vertigineuses à  cause de ce grave dysfonctionnement. Le marché risque ainsi de connaître une asphyxie, pour ne pas dire pénurie et spéculation sur les produits stratégiques. Contacté, un responsable de l'OAIC nous informe qu'il est impossible de donner plus de 50% des capacités d'un transformateur de céréales, même si l'on parle de production record.
La raison : le marché est déjà saturé et «une surproduction pourrait nuire à  notre économie», a-t-il dit. Une réponse qui ne semble pas convaincre les meuniers dans la mesure où ils doutent de cette surproduction.  «C'est faux. Ce sont juste des slogans. Sinon, le marché est libre et le système de quota n'a pas lieu d'être dans un pays qui a depuis longtemps divorcé avec l'économie dirigée et le socialisme», concluent des transformateurs de céréales. 


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)