Algérie

Secteur de l'éducation à Souk Ahras : Les travailleurs en mal de représentativité syndicale



Les enseignants n'adhèrent plus dans les syndicats, même si tous les mots d'ordre de grève sont largement suivis, ce qui dénote d'un profond malaise. Crise de confiance, scepticisme, négativisme ou simple attitude d'employés affectés par les problèmes de tous le jours et un emploi du temps dopé à l'extrême par le département Benbouzid, les enseignants n'adhèrent plus dans les syndicats même si tous les mots d'ordre de grève sont largement suivis à Souk Ahras. Une source responsable limite les adhésions, tous syndicats confondus, à moins de 25% des travailleurs du secteur qui sont, eux, au nombre de 7 000 employés. La même source a indiqué que le Cnapest occupe la première place en matière de mobilisation lors des mouvements de contestation, sans pour autant réussir à impliquer les enseignants du secondaire dans ses activités organiques qui demeurent réduites aux grèves cycliques, décrétées par le bureau national. La popularité de ce syndicat, acquise grâce aux multiples sacrifices de ses militants de la première heure, n'a pas encore réussi à hisser ses adhérents au rang de militants à l'échelle de la wilaya.L'UGTA, après une longue lutte intestine au sein de l'union de wilaya, peine à rassembler ses forces pour réinvestir un terrain où les mécontents qui refusent toute affiliation représentent l'écrasante majorité. La coordination des adjoints d'éducation s'impose tant bien que mal à travers une instance nationale prometteuse. Sa restructuration à l'échelle de la wilaya est dite imminente et le nombre des sympathisants dépasse les 600, estiment les membres du bureau provisoire de la wilaya de Souk Ahras. Pour des raisons objectives et d'autres que l'on ignore, les travailleurs du secteur de l'éducation boudent les syndicats, mais adhèrent massivement aux débrayages pour amener la tutelle à repenser leur situation socioprofessionnelle. « Les contestations à portée nationale, dirigées avec engagement de la part des représentants locaux des syndicats, n'arrangent en rien les problèmes locaux qui sont légion, et c'est là, peut-être, la raison de cette réserve constatée chez les travailleurs du secteur », estime un syndicaliste qui a refusé de publier son nom.Mohcen Ayari, un professeur d'enseignement secondaire, vit depuis des années dans un garage avec ses quatre enfants, dont deux en bas âge. Il fera la remarque suivante : « Depuis mon expulsion de la maison où j'habitais, aucun syndicaliste n'a émis le moindre signe de compassion. Comment voulez-vous que j'aille cautionner ceux qui ont pris goût aux dérobades et aux promesses sans lendemain ». La même situation est vécue par Nacer Ababsia, un professeur d'enseignement moyen, qui a récemment entassé femme, enfants et bagages dans un couloir. Lui, non plus ne se reconnaît pas à travers les représentants des syndicats représentés localement. Azzedine Loumaizia, Sebti Djoued, Abdessamad Bouaifi, Abdelkader Abidi et des dizaines d'autres employés du secteur, confrontés à d'inextricables problèmes d'ordre socioprofessionnel, attendent mieux de l'exercice du droit syndical. Droit qui ne rime pas forcément avec complaisance et acquiescement.


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