Secours, solidarité et profits

La détresse habite de plus en plus de foyers. C'est terrible. Les temps sont durs, le deuil est partout, mais pas pour tous. Il y en a qui ne perdent jamais le nord. À croire que les situations dramatiques inspirent toujours ceux qui préfèrent les affaires à la solidarité. Durant la décennie rouge, de sinistres meurtriers en herbe, vite convertis en barbares islamistes, ont profité de la terreur ambiante pour faire fortune. Des élus locaux de la même engeance ont balisé le terrain et dans un partage des tâches cruellement étudié, les uns ont égorgé, d'autres ont détroussé les automobilistes, tranché la tête aux récalcitrants et d'autres escrocs, prétendument fanatisés, rackettaient à coups de millions commerçants et familles jugées suffisamment fortunées pour leur verser une dîme conséquente. Aujourd'hui, alors que le pays pleure et enterre ses morts, le Covid terrasse et le feu détruit des pans entiers du patrimoine forestier, une faune d'un genre qui ressemble à s'y méprendre à celle qui sévissait en temps de guerre contre les civils a pris la relève. Concentrateurs, oxygène, anticoagulants, antibiotiques, quand ils ne font pas dans la vente de psychotropes. Bref, ils font feu de tout bois et dans le cas présent, ils font affaire avec ce qui est indispensable aux structures sanitaires ou aux malades qui choisissent, à défaut d'être hospitalisés, de se débrouiller par leurs propres moyens, avec l'aide de leurs proches ou d'un voisinage compatissant et solidaire.Bien mal acquis ne profite jamais. On aurait tort de croire le contraire. Sauf qu'ils sont pas mal à exploiter les occasions qu'offre une conjoncture délicate. Cette pandémie a le mérite de mettre en lumière les tares qui minent la société, ce qui ne va pas là où ça devrait aller et ce qui se joue soit pour que les choses aillent mieux soit pour que le pays plonge dans ce qu'on lui creuse inlassablement. Allez savoir pourquoi j'éprouve tant de tristesse. Le sentiment qu'aucune leçon n'est tirée des coups qui sont portés autour de soi. Des agressions qui fragilisent, laissent peu de chances au pays de se reconstruire et bouleversent projets et existences.
M. B.