Algérie - Revue de Presse

Seconde vague de grippe H1N1 en Arabie saoudite: Du Tamiflu et une bonne dose de baraka pour le Hadj


700 morts de plus en une semaine dans le monde où, selon l'Organisation mondiale de la santé, le nombre des victimes à l'échelle de la planète a atteint 5.700 décès. La hausse est de 14 % en une semaine. Pas de répit dans le front en expansion de la grippe A : l'Arabie saoudite, qui s'apprête à accueillir dans quelques semaines le grand rush des pèlerins - près de 3 millions de personnes - pour La Mecque et Médine, a annoncé subir le déferlement de la «seconde vague» de grippe H1N1. Le ministère de la Santé saoudien a annoncé qu'une «deuxième vague de grippe H1N1 avait débuté début octobre, avec l'arrivée de l'automne et de températures plus fraîches». Officiellement et avant même les grands débarquements des pèlerins, le nombre de décès dus à la grippe A en Arabie saoudite est de 56 personnes. L'OMS a estimé que le nombre de cas recensés était de 4.000 cas en septembre. Cette «seconde vague» qui a commencé avec le mois d'octobre est directement liée, selon le ministère saoudien de la Santé, à l'arrivée de «l'automne et de températures plus fraîches».Une évolution prévisible puisqu'on s'attendait à ce que le rafraichissement des températures entraîne une hausse des cas. La situation actuelle en Arabie saoudite paraît maîtrisée où comme ailleurs certaines écoles ont été fermées pour contrer la propagation de la grippe. Les vraies inquiétudes des responsables saoudiens portent sur les prochains jours et semaines où le dispositif qu'ils mettent en place risque d'être mis à rude épreuve. Hormis la Tunisie, qui a décidé de priver ses citoyens de pèlerinage, la grippe A ne semble pas dissuader les pèlerins. Il faut dire que l'OMS a tendance à les rassurer en annonçant qu'une seule dose de vaccin contre la grippe H1N1 serait efficace. L'Organisation mondiale de la santé a même indiqué que les vaccins contre le virus de la grippe porcine étaient sûrs et pouvaient être administrés aux femmes enceintes. Le fait de ne pas avoir besoin de deux doses signifie qu'il faut des quantités moindres afin de vacciner, par exemple, les pèlerins à La Mecque. «Toutes les informations que nous recevons après les vaccinations - que ce soit des essais cliniques ou des campagnes de vaccination - ont montré que le profil de sécurité de ces vaccins pandémiques est bon et très proche de celui qui est constaté pour le vaccin contre la grippe saisonnière», a indiqué Marie-Paul Kieny, experte à l'OMS. Les autorités saoudiennes ont multiplié les précautions.



«Conseils» du Dr Djezaïri à ceux qui ont déjà fait le Hadj



Des stocks importants de Tamiflu ont été établis et près de 80 centres de santé sont équipés pour accueillir les pèlerins. Mais il est clair que la prévention doit venir dans les pays des pèlerins concernés avant leur départ vers La Mecque. La décision radicale et autoritaire de la Tunisie est la plus «efficace» : pas de pèlerinage donc pas de risque. L'autre option a consisté à éviter que les populations à risque - les enfants de moins de douze ans, les personnes âgées de plus de 65 ans et les femmes enceintes - ne prennent part à un pèlerinage menacé par le virus H1N1. Cette option n'a pas été partagée par certains pays - comme l'Algérie - où, en général, ce sont les personnes âgées qui sont candidates au pèlerinage. Des responsables algériens ont estimé que l'âge ne doit pas empêcher un citoyen en bonne santé d'accomplir le pèlerinage. Le problème est que le vaccin contre la grippe H1N1 n'est pas disponible alors que la période du pèlerinage arrive. Pour les près de 38.000 pèlerins algériens, la vaccination contre la grippe saisonnière, une obligation au regard des exigences des Saoudiens, a été faite. Le ministère de la Santé dit avoir pris les dispositions nécessaires. 48 000 doses de Tamiflu ont été réservées aux Hadji qui auront droit à 100 masques. Cela sera-t-il suffisant ? Le directeur régional de l'OMS, le Dr Hussein El-Djezaïri, a «conseillé» à ceux qui ont déjà accompli une fois le pèlerinage de s'abstenir de le faire cette année. Apparemment, pour l'OMS qui ne peut se permettre d'être tranchante sur une question religieuse, il faudra compter sur une bonne dose de baraka.


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