Le débat s'emballera de la même manière que depuis des années : s'agit-il de fraude systématique ou d'excès de zèle de la clientèle du régime ' Mais le questionnement semble inutile, tant les deux options se rejoignent en un système qui n'arrive pas à s'émanciper de ses propres démons : le mépris profond de l'expression de la société et la monétisation de la politique. On achète la paix sociale, les places au Parlement ou aux partis, on achète les complicités à l'étranger ; on achète le silence des consciences, on achète les adhésions aux options du pouvoir? Ce n'est plus de la politique, c'est un marché national à coup de milliards de dinars. Le système fraude, et il le fait en masse, pas uniquement lors des élections : des chiffres du chômage aux indices macroéconomiques, des bilans des programmes d'infrastructures aux statistiques de décès dans les maternités.Le système veut se construire une fiction, la fiction de l'Etat-papa infaillible. Il se regarde dans un miroir déformé pour se convaincre lui-même du mensonge qu'il nourrit et qui nourrit les douces rêveries de sa clientèle. Le système se joue même de la réalité, si criante : l'Algérie n'est-elle pas stable ' Le président Bouteflika n'est-il pas en bonne santé ' L'armée n'est-elle pas unie ' Même le printemps n'existe pas, comme l'explique notre ministre des Affaires étrangère. Donc, la fraude, dans les élections ou ailleurs, n'est qu'une seconde nature pour un régime qui refuse la réalité : celle d'une société qui vit dans le réel et qui fait la part des choses entre un vieil homme malade et le projet de toute une nation.
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Posté Le : 07/03/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Adlène Meddi
Source : www.elwatan.com