Algérie

Seconde gifle pour Obama Edito : les autres articles



Seconde gifle pour Obama                                    Edito : les autres articles
En décidant de relancer la colonisation en Cisjordanie et à Jérusalem avec la construction de 3000 logements au profit des colons, c'est une seconde gifle que viennent d'administrer Israël et son Premier ministre au président américain Barack Obama, à peine réélu. Une décision qui fait suite au blocage des taxes douanières que l'Etat israélien doit reverser, en vertu des Accords d'Oslo, à l'Autorité palestinienne. Des mesures décidées par Netanyahou, en représailles à l'accession de la Palestine au statut d'Etat observateur non membre, au sein des Nations unies, allant jusqu'à vouloir affamer les populations palestiniennes. Inutile de dire que d'aussi injustes sanctions «punitives» ont immédiatement provoqué un tollé général, y compris dans les capitales qui ont voté contre l'Autorité palestinienne à l'ONU. Les ambassadeurs d'Israël en poste dans ces pays ont été convoqués par les chancelleries en signe de protestation. Sans plus.
Un premier camouflet au président américain en 2010 avait déjà surpris à l'époque par la légèreté et l'arrogance à l'endroit de son vice-président Joë Biden, porteur de la proposition de gel de la colonisation, comme geste de bonne volonté pour la reprise des négociations de paix entre Israël et l'Autorité palestinienne. L'entêtement de Netanyahou a eu l'effet recherché, à savoir le blocage de toute discussion entre les deux parties.
La relance de la colonisation, décidée après le récent succès diplomatique remporté à l'ONU, éloigne, encore davantage, toute perspective de retour à la table des négociations des uns et des autres. Le Premier ministre israélien veut encore moins d'un tel dialogue surtout à la veille d'élections législatives en Israël où l'opinion publique reste encore majoritairement favorable à un durcissement des positions vis-à-vis des Palestiniens. L'on comprend aisément que Benyamin Netanyahou n'est pas près, dans ces conditions, de «lâcher la proie pour l'ombre» à quelques jours d'un scrutin décisif pour lui et pour le Parti travailliste, sa formation politique.
C'est dire qu'au-delà de la victoire diplomatique à l'ONU, le chemin est encore long pour l'édification d'un Etat viable, doté de tous ses attributs sur un territoire déjà fortement fragmenté par la présence de colonies israéliennes. Ainsi pour la monnaie, le Fonds monétaire international a fait savoir que l'adhésion de la Palestine n'est pas automatique. Elle dépend, en effet, pour une grande part, du bon vouloir des Etats-Unis, principaux actionnaires du Fonds. Alors que le Kosovo, dont l'indépendance n'est pas encore reconnue par l'ONU, en est membre depuis quatre ans !


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