L?Atlas blidéen se dégrade
Incendies mis à part - heureusement maîtrisés -, l?Atlas blidéen, riche de ses 67 000 ha d?espaces forestiers, ne présente pas de problème de déforestation tel que connu en Amazonie ou dans certains pays africains : c?est le constat formel des officiers de la conservation des forêts, toute une symbolique pour la wilaya de Blida. L?optimisme de ces tâcherons de l?ombre étonnait mais le débat instauré apportera au fil des heures la certitude que l?Algérie, plus spécialement la région de l?Atlas blidéen, ne connaît pas ces destructions sur de grandes superficies de la forêt pour d?autres usages. « Nous plantons pour protéger contre l?érosion et éviter en aval les inondations dans les villes, les destructions de barrages, de ponts et autres travaux », dira M. Boudina, un des officiers de la conservation territoriale. Interpellés sur les incendies, les trois officiers présents affirmeront que le pin d?Alep possède une régénération rapide et que ce sont les incendies répétés dans les mêmes régions qui pourront être néfastes. La région est humide et le danger provient des séquelles de la sécheresse ajoutées à l?atteinte par la chenille processionnaire, la menace par l?homme découle des actions de défrichement, de la coupe des arbres et autres aménagements de parcelles plus ou moins vastes et le tout à grande échelle. Toutefois, les hommes de terrain, partagés pour le corps technique en 18 triages, sept districts et 3 circonscriptions, s?empressent de préciser qu?ils veillent à la protection de ce patrimoine vital avec des missions de plantation, de développement, de protection, de surveillance et même de production, puisque le sous-bois est riche en plantes aromatiques et médicinales et autres plantes cosmétiques qui commencent à susciter un intérêt certain chez les industriels locaux. Encore une fois, l?exploitation tous azimuts ne pourra pas altérer l?équilibre existant, puisque le forestier veille et verbalise. Pour M. Sekrane, premier responsable, « nous gérons quelque chose de vivant, où des études ont montré qu?un seul mètre cube de terre forestière permet à 600 espèces d?y vivre et uniquement en sous-sol ». S?emportant dans la discussion, il parlera d?amour de l?arbre, des efforts consentis pour empêcher la « dévitalisation du secteur » par l?homme, des conditions climatiques ainsi que du terrorisme pour les années écoulées. Il apprendra que le réseau d?infrastructures possède 600 km de pistes et qu?enlever des arbres dans ce cas « c?est protéger, reboiser à travers les accès établis ». Cette protection dispose de normes internationales avec 2,5 km de route pour 100 ha de forêt et 4 ha de tranchées pare-feu. Ces équipements de la forêt ne peuvent nullement signifier « déforestation ». Dix-huit sites sont prévus et seront proposés pour le développement rural et 50 petits projets de proximité ont été adoptés par le fonds de développement rural. « Impliquer l?homme dans son milieu, c?est savoir gérer le danger de la déforestation », ajoutera M. Boudina, qui donnera des informations sur le programme intéressant cette année cinq communes - ou 19 localités - avec la possibilité offerte de 20 000 journées de travail et la création de dix emplois permanents. 20 km de pistes de désenclavement seront ouverts et 16 km à réaménager pour la seule commune de Bou Arfa. Voilà de quoi redynamiser la région, sans qu?il y ait ce risque lié à la disparition de nos forêts ; bien au contraire, la sécurité alimentaire et la création d?emplois feront que l?homme protégera le site. La dégradation de nos forêts a été largement discutée avec le premier responsable du Parc national de Chréa. Ce parc s?étale sur près de 27 000 ha. M. Ettouahria avait mis l?accent sur le non-respect du milieu par l?homme : « Beaucoup de véhicules, nuisances sonores avec les postes de radio, les pots d?échappement des motocycles. L?absence de culture citoyenne est visible aussi le long des chemins avec des détritus laissés sur les tables aménagées. » Le visiteur a tendance, selon le SG du parc, à confondre parc naturel et parc d?attractions, d?où les efforts pour inculquer cette éducation écologique qui fait défaut à l?Algérien. L?autre volet de la protection consiste en la formation de spécialistes pour tous ces métiers qui font la forêt et dont le secteur accuse un déficit important : sylviculteurs, ornithologues, phytobiologistes, systématiciens et autres spécialistes doivent être sur le terrain lorsqu?il s?agit, par exemple, d?étude d?impact.
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Posté Le : 14/08/2005
Posté par : sofiane
Ecrit par : A. Mekfouldji
Source : www.elwatan.com