La situation, sous estimée par les autorités, est qualifiée de désastreuse, alors que la saison agricole a été calamiteuse.
Malgré les projets importants programmés pour assurer l’alimentation en eau potable dans la wilaya de Khenchela, les populations de plusieurs communes, surtout celles du sud de la wilaya, souffrent d’une pénurie chronique d’eau durant ce mois de Ramadhan où il fait très chaud.
Des protestations ont été enregistrées dans différentes régions. A commencer par les citoyens de la commune de Lemsara - au nord-ouest de Khenchela qui ont bloqué le siège de l’APC exprimant leur colère faces aux promesses non tenues des responsables quant à l’approvisionnement de la commune à partir du barrage de Taghriste.
Il faut préciser que les travaux de ce barrage tournent au ralenti, alors qu’il devait être réceptionné en septembre 2013, selon les déclarations des responsables du secteur de l’hydraulique.
Autre lieu de contestation: la commune d’Ain Djerboua, à 16 km au sud du chef-lieu de wilaya, où la population a bloqué la route à plusieurs reprises, toujours à cause de la pénurie chronique d’eau.
En descendant encore vers le sud, la situation est qualifiée de désastreuse dans la commune de Djellal, située à 75 km de Khenchela et qui compte 5.000 habitants.
La rupture durable et répétée de l’approvisionnement en eau potable a provoqué un exode rural, non déclaré et sous-estimé au niveau de l’exécutif de la wilaya-, Un mouvement des populations qui a touché plusieurs villages tels que Tizinet, Temayet, Elfhidh Labiadh et Soumaâ.
Dans ces villages, la pénurie d’eau a été aggravée par la sécheresse. La saison agricole a été calamiteuse, avec les fortes vagues de chaleur. Des villages, devenus fantômes, ont été désertés par leurs habitants qui ont été obligés de «migrer» plus au nord, vers Chechar et Khenchela, pour de meilleures conditions de vie.
Une personne âgée habitant un de ces villages sinistrés nous a déclaré: «il n’y reste que des habitants d’un âge avancé et des retraités qui survivent en achetant la citerne d’eau au prix excessif de 2.400 DA, une citerne qui ne tient même pas une semaine», et de préciser que: «pas une goutte d’eau n’a coulé dans les robinets durant tout le mois de juin, à cause d’une panne qui a touché la conduite principale située à Babar».
Notre interlocuteur ajoute que «malgré les fortes chaleurs enregistrées depuis le début de l’été, les autorités locales n’ont pas pris la peine de réparer les dégâts causés par les travaux d’un entrepreneur, et ce qui se passe dans cette région considérée comme la porte du Sahara, car elle est limitrophe de la wilaya de Biskra, est inacceptable».
La population de cette commune pauvre de Djellal attend toujours depuis de très longues années leur raccordement au barrage de Babar (40 millions de m3), un projet en cours de réalisation confié à une entreprise de Tlemcen et qui connaît un retard considérable.
Photo: La commune pauvre de Djellal a été la plus touchée
Mohamed Taïbi
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Posté Le : 19/07/2014
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Photographié par : Photo: El Watan ; texte: Mohamed Taïbi
Source : El Watan.com du samedi 19 juillet 2014