Ce prénom masculin, d'origine arabe, provient de sebt (samedi). Comme Djemaâ, donné à des enfants nés un vendredi, il est attribué à ceux qui naissent un samedi. C'est dans la tradition algérienne d'attribuer des prénoms selon le jour de la naissance ; c'est le cas de Djemaâ, cité précédemment, ou Khamis (jeudi) ou selon le mois (Ramdane, né durant le Ramadhan, Chaâbane, né au cours du mois lunaire de chaâbane)... Dans le cas de Sebti, il y a bien sûr la référence à samedi mais aussi au patronyme d'un saint maghrébin très connu, Sidi Bel-Abbas Es-Sebti. Sidi Bel-Abbas Es-Sebti, appelé aussi Abu Al-Abbas Ibn Djaafar al-Khazradji Es-Sebti est un mystique, originaire de Sebta (Ceuta), au Maroc. Né au début du XIIe s., il fut orphelin de bonne heure et dut travailler en tant qu'apprenti chez un tisserand. Le jeune garçon, attiré par les études, préférait se rendre au cours de Mohammaed al-Fakhar qui allait l'initier au soufisme, le mysticisme musulman. À l'âge de 16 ans, il quitta sa ville natale pour Marrakech qui, conquise par Abd Al-Moumen, devint la capitale de la dynastie almohade. Abou Al-Abbas fit une longue retraite sur les pentes du Jbel Gueliz où il s'occupa de méditation. Il s'attira aussitôt l'admiration de la population et sa réputation de saint s'établit rapidement. Le souverain almohade, Abou Yaaqoub Youcef, l'invita dans sa cour. L'émir le prit en sympathie et lui donna les moyens d'investir ses connaissances : une école qui disposait de biens de mainmorte (habous) qui pouvait accueillir de nombreux étudiants. Abou Al-Abbas allait s'illustrer par ses prêches : contrairement aux autres mystiques qui préféraient se livrer à l'ascèse et à la méditation, il allait sur la voie publique, pour appeler les gens à faire preuve de générosité, pour vilipender aussi les avares, les hypocrites et ceux qui profitent de la misère du peuple. Le célèbre philosophe, Ibn Rochd (Averroès), en séjour à Marrakech, fut intrigué par cet homme et en parla dans ses écrits. Le comportement du mystique provoqua la colère des religieux qui lui intentèrent un procès. Selon la légende, un miracle lui permit d'établir son innocence mais en réalité, il fut tiré d'affaire par le calife. Il mourut vers 1205. Son mausolée est aujourd'hui un lieu de pèlerinage.M. A. Haddadou[email protected]/* */
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 13/10/2016
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : M A Haddadou
Source : www.liberte-algerie.com