SEBDOU : POUR UN BUREAU DE POSTE ET UN PEU DE BITUME !

Les habitants de Haï Bouanani veulent un bureau de poste. Ils ne comprennent pas pourquoi Algérie Poste ne pense pas à doter leur grand quartier, situé à la sortie sud de la ville, d'un bureau de poste alors qu'il s'est fortement urbanisé ces dernières années. Faute de bureau postal, les habitants sont obligés de se rendre au centre-ville pour poster leur courrier, ou encaisser leur argent dans le seul bureau existant au niveau de la ville de Sebdou, qui ne semble plus répondre aux besoins. Le manque de liquidités, l'absence d'un terminal et l'insuffisance des guichets rendent la prestation difficile.
«Ici, dans ce grand secteur résidentiel, il y a beaucoup de personnes âgées et de handicapés», relève un habitant de ce quartier. La plupart n'ont pas de voiture et ont du mal à se déplacer. Il souligne l'absence des services de proximité à l'heure où l'on essaie de garder les personnes âgées chez elles le plus longtemps possible. Par dépit, certains s'organisent. Ils rassemblent leur courrier sur plusieurs jours et le font porter par des amis par exemple. L'autre solution, c'est de donner son courrier à son facteur, même s'il semble que certains ne soient pas toujours au courant. «Depuis 2000, commerçants et habitants réclament l'ouverture d'un bureau de poste. Une demande jusqu'ici jamais suivie d'effet», proteste un riverain qui souligne qu'il y a cinq ans, à la veille des élections communales, les habitants de Haï Bouanani ont reçu l'assurance de quelques élus que leur quartier allait être doté d'un bureau de poste. «Aujourd'hui, le mandat de l'APC a malheureusement expiré et leurs promesses n'ont pas été tenues».
Les concernés s'inquiètent également de la détérioration de leur cadre de vie. Le mauvais état des routes pénalise énormément la population. En effet, l'arrivée de la saison des pluies, en septembre, est source d'inquiétude pour la population. Avant chaque hiver, les habitants se mobilisent pour interpeller les autorités locales de leur commune et daïra sur le mauvais état des rues de leur cité.
Les relations entre l'APC et la population de cette cité s'écrivent comme une histoire à épisodes qui, régulièrement, s'enrichirait d'une nouvelle péripétie. En 2008, des citoyens de ce quartier ont assiégé le siège de l'APC pour exiger le bitumage des rues, en vue d'améliorer les conditions de circulation et de sécurité dans leur cité.
Les responsables de l'APC avaient rassuré, lors de cette protestation, de prendre en charge leurs revendications, mais «rien n'a été fait». «Pis, la circulation piétonnière et automobile est devenue des plus contraignantes. Nous craignons surtout la saison hivernale», se plaint un autre citoyen. Il faut noter que ce grand centre urbain a connu, ces dernières années, une dégradation avancée du cadre de vie de la population qui dépasse, aujourd'hui, près de 10.000 habitants.
«DANS LE QUARTIER DE HAI BOUANANI, IL N'Y A MEME PAS UN SEUL KILOMETRE DE ROUTE BITUME, ALORS QUE D'AUTRES QUARTIERS DE LA VILLE ONT CONNU DES OPERATIONS REPETITIVES DE BITUMAGE. CE N'EST PAS JUSTE, C'EST REVOLTANT. LES RUES SONT DANS UN PITEUX ETAT. EN DE NOMBREUX ENDROITS DE LA ROUTE, LES CHAUFFEURS DEMANDENT AUX PASSAGERS DE DESCENDRE POUR FAIRE LES PARTIES DEGRADEES A PIEDS», SOULIGNE UN PERE DE FAMILLE DE LA ZONE.