Sebbah, dix ans de gâchis

Le contexte actuel l'a fait passer au second plan. Mais le départ de Sebbah Zine El-Abidine pour le NAHD constitue un (véritable) petit évènement au Mouloudia d'Oran. Cousin de l'inoubliable Benyagoub, milieu de terrain à l'élégance et au volume de jeu inégalables du MPO dans ses années de gloire, le défenseur central de 33 ans était, jusqu'à avant-hier, le plus ancien joueur de l'effectif professionnel du club d'El-Hamri. Zine El-Abidine a, en fait, passé dix saisons en équipe fanion du Mouloudia qu'il fréquente depuis 2007 avec un intermède de trois ans (2013-2016) au CSC et à l'ASMO.Paradoxalement, il ne risque pas de laisser que de bons souvenirs au public mouloudéen tant il aura connu, en treize ans de carrière, dont 10 au MCO, plus de bas que de hauts. Le fait de n'avoir gagné aucun trophée majeur avec les Rouge et Blanc, si ce n'est une coupe d'Algérie juniors, y est pour beaucoup.
C'est que, avec Sebbah Zine El-Abidine, c'est un profond sentiment de gâchis qui se dégage dès que sa carrière et son parcours sont évoqués. Considéré, à juste titre d'ailleurs, comme l'un des meilleurs défenseurs centraux d'Algérie, si ce n'est le meilleur en matière de technique pure et de relance, le nouveau pensionnaire du NAHD ne peut, cela dit, s'en prendre qu'à lui-même d'avoir "foiré" un plan de carrière qui devait l'emmener tout là-haut. Son manque d'humilité, conjugué à un ego surdimensionné et à l'absence de self control, l'a ainsi privé d'une meilleure carrière, du moins d'une à la hauteur de son immense talent.
Sa communication ? souvent désastreuse ? et son comportement ? particulièrement hautain ? avec une partie du vestiaire et des proches du club ont, en parallèle, plombé sa popularité, lui valant nombre de problèmes et de réprimandes, sans pour autant que le principal concerné n'y voit une raison pour "mûrir".
Le désamour du public mouloudéen à son égard a, pour conclure, fait passer son départ pour un non-évènement, en dépit des dix ans passés au club.

Rachid BELARBI