Séance unique dans l?enseignement
La wilaya pilote se pose des questions La décision d?adopter la séance unique dans les établissements scolaires des trois paliers, à partir de la prochaine rentrée scolaire, a suscité des avis mitigés au sein de la corporation. Commençons d?abord par ce qui fait consensuellement désaccord, en l?espèce, le choix arbitraire de Constantine comme wilaya pilote pour réaliser cette expérimentation. « Selon quels critères le ministère de l?enseignement via les autorités locales, a-t-il porté son choix sur cette wilaya pour tester la séance unique ? », s?interroge une enseignante chevronnée, qui pourtant, n?est pas contre cette décision de manière systématique. « Est-ce par rapport à ses performances didactiques, ses résultats aux examens de fin d?année ?J?en doute fort », a-elle conclu, dubitative. Deux de ses collègues, plus expansives, estiment que les autorités ont entériné la décision en question par excès de zèle. Elles disent : « Cela ne s?improvise pas comme ça, de manière aussi verticale, comme un fait accompli et en fin d?année en plus, afin de ne pas laisser de marge de man?uvre aux gens les plus concernés : les enseignants et les élèves, en l?occurrence ». Beaucoup parmi eux regrettent en effet que cela n?ait pas fait l?objet de discussions préalables entre enseignants et parents d?élèves, en vue de relever les avantages et inconvénients qui auraient pu être consignés dans un rapport à remettre au ministre. « Le côté démocratique de la chose a, comme d?habitude, été bafoué », nous confie un directeur, même s?il considère que l?essentiel ne réside pas dans ce qu?il appelle une question d?amour-propre à fleur de peau que la corporation traîne depuis toujours, mais ce qui l?inquiète, c?est le volet technique et pratique qui risque de faire échouer l?expérience. Il ajoutera ceci : « Les écoles de la wilaya sont-elles toutes dotées de réfectoires pour les repas de midi ? Sinon ça sera la loumdja généralisée, ces repas que les élèves de primaire apportent les jours ou ils font la séance unique avec leur cortège d?insalubrité et de manque d?hygiène au quotidien ». D?un autre côté , nous dit-on, le nouveau système ne réussira qu?à la condition où il y aurait un rapport de proportion égal entre le nombre de salles de cours disponibles et les classes pédagogiques, c?est-à-dire le nombre d?élèves inscrits dans l?école.« Or, dans la quasi-totalité des établissements scolaires de la wilaya, le nombre de classes pédagogiques est de beaucoup supérieur aux salles existantes, ceci étant, le surplus d?élèves ne disposant pas de salles propres formeront des classes mobiles auxquelles il ne serait pas possible d?adopter le régime de la séance unique. Un adjoint de l?éducation (surveillant) a, de son côté, soulevé la question des heures creuses suite aux absences des enseignants et la nécessité d?assurer la permanence aux élèves. Là aussi, le nombre de surveillants est très en deçà des aspirations que requiert le nouveau système. Cela dit, celui-ci a tout de même des adeptes qui considèrent qu?un après-midi est toujours bon à prendre, aussi bien pour l?élève que pour l?enseignant, afin de réviser et préparer les leçons. « Mais peut-on réellement le faire après six heures de travail d?affilée ? », objecte un professeur de mathématiques, qui sait de quoi il en retourne. Par ailleurs, nous avons par deux fois essayé d?entrer en contact avec le directeur de l?éducation de la wilaya pour de plus amples informations, mais à chaque fois, l?on nous répond qu?il n?est pas à son bureau.
Posté Le : 04/07/2007
Posté par : sofiane
Ecrit par : Ahmed Boudraâ
Source : www.elwatan.com