Se taire et laisser faire

onnaIl a juste ouvert la bouche qu'une avalanche de ripostes s'est abattue sur lui. Il aurait dû se taire et laisser les choses en leur état au lieu de susciter de telles répliques.
Pourtant, Amar Brahmia n'a dit que ce que tout le monde cît. Il n'a rien inventé qui puisse soulever un tel tollé. Mieux encore, le ministère de la Jeunesse et des Sports a, dans un sursaut d'orgueil, décidé d'intenter une action en justice contre cet ancien champion. En tout et pour tout, Brahmia a sévèrement critiqué les résultats de l'Algérie dans les derniers Jeux africains et a regretté la marginalisation des anciens champions. Le président de la Fédération d'athlétisme, Badreddine Belhadjoudja, n'a pas mis longtemps à réagir pour émettre de sévères critiques contre celui qui a osé parler. Quand bien même Brahmia a tort d'ouvrir la bouche, notre sport, toutes disciplines confondues, est dans un état de déliquescence totale. Et quand bien même l'Algérie a remporté cinq médailles d'or en athlétisme dans les jeux en question, la régression de notre sport est indiscutable. Les derniers championnats du monde d'athlétisme, de judo et de natation sont une preuve formelle de cette régression. Brahmia aurait pu se taire et éviter de remuer le couteau dans la plaie mais, il n'a pas su retourner la langue dans sa bouche avant de s'exprimer publiquement sur la question. L'inspecteur général du ministère, Djaâffar Yefsah, a lui aussi réagi aux propos de Brahmia. Ce dernier va être traîné devant les tribunaux pour n'avoir pas su fermer sa bouche. L'ancien champion payera pour avoir dit haut ce que tout le monde pense bas. Le ciel lui est tombé sur la tête, certes, il n'en demeure pas moins qu'il a réussi à faire sortir tout ce beau monde de sa tanière pour ainsi ouvrir le débat sur notre sport qui ne cesse de reculer malgré les moyens colossaux mis à la disposition de toutes les fédérations. En parlant, Brahmia a secoué le cocotier.