Algérie

Se solidariser entre festivals engagés



La 9e édition du Festival international du cinéma d'Alger et ses Journées du film engagé a abrité hier une rencontre autour des possibilités d'échange et de coopération entre les différents festivals de la région.Modérée par le chercheur et critique de cinéma Mohamed Bensalah qui a souligné le rôle du Festival du cinéma d'Alger dans la construction des passerelles entre les cultures et les peuples, la rencontre s'est articulée autour d'un profilage de six festivals africains et européens et d'une série de propositions en vue de créer les échanges entre eux, voire se constituer en réseau afin de pallier les restrictions budgétaires et la concurrence souvent inégale des grands festivals internationaux.
Adianaga Akouabou, membre du comité d'organisation du Festival panafricain de Ouagadougou (Fespaco), rappelle la genèse de cette manifestation majeure du continent instituée en 1969 et dont l'ambition consiste à promouvoir le 7e art africain et instaurer des échanges et des partenariats durables avec d'autres festivals régionaux. Il préconise en outre une union des festivals «moyens et à petits budgets» pour optimiser les efforts et se prémunir contre les difficultés financières et autres.
Pour ce faire, il insiste sur la qualité et la diversité de la programmation, la formation des jeunes talents, la création de laboratoires et de résidence de création suivis d'une aide à la production. Il est important, selon l'intervenant, de mieux organiser les échanges et le partage d'informations entre les festivals (le Fespaco est partenaire avec plus de 30 festivals africains) et d'assurer une meilleure visibilité des films sur un large territoire au-delà de l'événement lui-même : le Fespaco organise plusieurs projections dans d'autres villes burkinabè au lendemain du festival.
Pour sa part, le réalisateur Jean Asselmeyer, qui organise depuis 2005 le Panorama du cinéma algérien à Nîmes et à Alès en France, rappelle que l'événement touche très peu de subventions publiques et survit grâce aux contributions des militants associatifs.
Ce documentariste et militant de gauche estime que ce genre de festivals engagés sont «un rempart contre l'offensive impérialiste visant la culture, et un moyen de défendre la salle obscure contre les mégastructures américaines à l'instar de Netflix et Amazon qui tendent à individualiser le spectateur et l'enfermer chez lui».
Animateur du ciné-club de Mascara qui entame sa 31e année, Mohamed El Keurti annonce la perspective d'un réseau des ciné-clubs algériens et l'institution des rencontres annuelles réunissant les différentes expériences au niveau national.
Georges Dupont, président du Centre international du cinéma, de la télévision et de la communication audiovisuelle (CICT) dépendant de l'Unesco, exprime la nécessité de protéger la diversité culturelle grâce à une volonté politique réelle en donnant plus de visibilité à des festivals à petits moyens.
Sarah H.


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