Algérie

Se mordre la queue


Une frange prétendue faire partie de l'élite intellectuelle donne souvent l'impression de se mordre la queue. Celle engouffrée dans le circuit de l'administration et des fructueuses affaires n'est pas en reste. Elles sont toutes deux aux avant-postes pour pester contre les mesures nécessaires prises pour épurer une économie gravement branlante où la piraterie et le brigandage étaient les maîtres mots. Elles ne cessent pas de maudire le puits où elles se sont abreuvées à satiété parfois à ciel ouvert, souvent dans le secret des salons feutrés. L'effarement a été atteint quand certains ont été débusqués du plus haut sommet de l'Etat et d'autres, toute honte bue, ont vendu leurs corps et leurs discutables contenances, tout en sachant qu'ils monnayent l'avenir de leurs progénitures et de leurs familles.On peut admettre qu'un humble et honorable retraité ou qu'une veuve trop âgée ruminent un dépit bavard face aux fins de non-recevoir que leur inflige une décapitante bureaucratie. Ou qu'ils manifestent de fortes humeurs contre la manifeste légèreté de leurs bourses et de leurs couffins.
On peut aussi accepter le désarroi d'un jeune zawali coincé dans les dédales du chômage et d'une vie sans toit. Mais que certains nababs auxquels le pays a tout offert pour une existence dorée, ou qu'ils aient arraché des richesses par des voies détournées, soient les premiers à tomber à bras raccourcis sur des efforts pénibles et obligés pour moraliser l'économie, relève d'une mauvaise foi éhontée.
De nombreux malotrus, ayant vendu leurs âmes et leurs consciences sont aujourd'hui sommés de rendre gorge. Le couperet est incisif. On signale des milliards de dinars à rembourser et on s'offusque à tort ou à raison que des éclaircissements sont demandés pour des facturations qui remontent à des années.
Le désarroi fait fortement jaser. Mais les vindictes assurent en même temps qu'un bien mal acquis ne profite jamais. Qu'une conscience ternie est salie pour l'infini.
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