Il n'est pas facile de refaire un match, de le redessiner et surtout de lui donner des couleurs de fête. La dernière victoire de l'équipe nationale face à la Gambie ne devrait pas nous emballer.Au contraire, elle devrait encore réviser et huiler la mécanique à chaque tournant d'une compétition. C'est à travers une maintenance de qualité que l'on peut réellement parler de crédit-confiance. Ceci ne fera que remonter le moral, certes, mais un excès d'assurance peut aussi faire mal et nous renvoyer à la case de départ. Mais attention, un sélectionneur africain disait récemment, «l'Algérie a perdu beaucoup de plumes, mais elle est capable de revenir par le grand couloir et raser tout sur son passage». Ce professionnel a-t-il vu juste ' C'est la question que nous posions vendredi à Driss, un ancien joueur de l'équipe nationale, «oui, mais chez nous, chaque victoire est vite considérée comme une sortie au grand soleil, et après un déséquilibre malheureux, on revient sur le sélectionneur? Nous devons garder notre calme sportif et attendre les autres rencontres qui arrivent à pas de course? Ce n'est pas après cette première excellente réalisation que notre équipe nationale peut revendiquer son retour sur la scène sportive africaine. Il y a eu naufrage, humiliation, et notre football a plongé dans tous les classements. Il a, disons-le, touché le fond». C'est dire au moment de l'entame de l'ultime sprint face à la Gambie, le spectre d'une défaite était engagé par une majorité d'Algériens qui ne s'intéressait pas au résultat qui était pour eux, facteur de défaite. La rue, elle ne voulait pas ou ne veut plus entendre parler de cette équipe. Rares sont ceux qui étaient pressés de rentrer chez eux pour suivre le match avec dans l'esprit, encore une fois, un nul ou une défaite. C'est presque la misère, la désolation de notre équipe nationale incapable de refaire surface. Pour certains, on semble disposer d'assez de temps pour que soit évitée toute improvisation qui avait secoué un passé encore récent. Une improvisation qui ne peut être niée parce qu'elle est une triste réalité. On s'est trop amusé et on a toujours cherché à combler une case par un joueur de fortune. Cette improvisation payée chère dont la dernière, par (4-0) face aux Marocains, dans le cadre des éliminatoires du championnat d'Afrique des nations est encore dans nos mémoires. Depuis un petit discours s'est installé dans tous les coins du pays avec un style loin d'honorer notre football. «Que l'on nous épargne de faire et refaire l'équipe ou encore d'attendre éternellement que quelque joueur daigne bien jouer pour le Onze national.» Aujourd'hui, jusqu'à ce dernier match, nous étions loin du «no man's land» de l'après CAN et Coupe du monde 2010, quand les Verts avaient fait la plus grande démonstration. A présent, il faut poursuivre cette course et prouver dans une grande compétition qu'elle est prête à reprendre sa place parmi les grands et instaurer une discipline de fer. C'est aussi, dire que l'excès de confiance ne mène nulle part, mais l'auto flagellation non plus. Alors que ceux qui crient victoire devront retenir leur souffle et ne pas trop applaudir ceux qui ont fourni un beau match que nous qualifierons, à juste titre, de test avec un nouvel entraîneur qui semble comprendre le mal qui secoue cette équipe nationale. «C'est en restant humbles, que l'on peut surprendre tout le monde.» Un excès de confiance peut renverser la vapeur alors encourageons cette autre histoire qui s'ouvre pour cette Equipe nationale qui ne faisait plus peur depuis quelque temps, mais aujourd'hui, elle a pour mission de se faire respecter en tant que grande équipe. C'est une autre histoire qui commence avec une autre page et un nouveau style. Les supporters veulent y croire, y croire à cette reprise, à cette relance avec des joueurs professionnels décidés, eux aussi, à gommer le passé qui garde des cicatrices pas belles à voir, à supporter non plus. Il reste cependant de revenir à une réalité, celle du terrain, un terrain qui est, lui aussi, impitoyable et qui pousse les équipes vers des sommets mais aussi qui les enfonce sans laisser une chance de survie. Juin c'est demain, l'espoir aussi. La mission n'est pas seulement du côté du sélectionneur mais aussi du côté de ces professionnels.
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Posté Le : 06/03/2012
Posté par : archives
Ecrit par : H Hichem
Source : www.lnr-dz.com