Algérie

Scores de 5 Juillet


Il n?est pas question de foot, quoique le match au deux drapeaux de clubs algérois et qui a divisé en deux Alger la capitale jeudi dernier en guise d?apothéose exutoire offerte à une jeunesse - prête, elle, à utiliser le jeu pour de tous autres enjeux ? a été encore une fois au top de ces « manifestations publiques festives » incontrôlables. Et par la « force des choses » hors diktat de l?état d?urgence ; qui vampirise, depuis treize ans déjà, toute action, tout élan d?organisation civique portant expression publique, y compris d?exposition de philatélie à dimension de commune. Pour la remettre aux soins de surveillance des walis, pas toujours en phase avec les idées même bonnes qui peuvent germer dans la tête des administrés, comme on disait sous l?Etat colonial. Malgré tous les feux d?artifice, on ne peut pas ne pas voir combien nos scores remportés depuis l?indépendance tiennent de ces lanternes noires qui nous font oublier jusqu?au quinquet des ancêtres, qui eux au moins avaient appris, de savoir pratique dirait-on, à utiliser la lumière du jour. Comment voir ces chiffres officiels de veille du 5 juillet, déclinés par la « nouvelle » Assemblée nationale, pour laquelle ont voté à peine 12% de suffrages validés, et qui applaudit par 315 députés sur les 367 présents le programme reconduit sans retouche de l?Exécutif Belkhadem. On voit d?ici les scores « écrasants », comme aiment à dire les reporters de foot, que va remporter dans tous les votes de lois, les cinq ans à venir, l?Alliance présidentielle gonflée de nouvelles recrues. Vingt deux députés seulement ont rejeté le programme. Alors que 12 partis microscopiques sur les 24 compétiteurs siégeant ont récemment convoqué une conférence de presse pour crier haro sur le projet de loi imposant un chiffre minuscule lui aussi : 4% de voix au moins aux récents scrutins pour rester dans le circuit. Ils ont raison de se sentir ainsi floués, utilisés par un système qui les utilise, comme ces « cafés jetables » prisés sans limite par les jeunes et moins jeunes dans les rues. L?un d?entre les représentants de ces partis a argué qu?à eux tous les « frondeurs » ils cumulent autant de voix raflées le 17 mai que la troïka. Un autre d?entre eux encore, pour relativiser notre démesurée cacophonie de partis et accréditer leur nécessité pour la démocratie naissante, va jusqu?à citer l?Europe où concourent une cinquantaine de formations pour l?Assemblée nationale. Il a dû au moins bien écouter et se souvenir de ce que le ministre de l?Intérieur Zerhouni qui, le lendemain du 17 mai, s?est ingénié à minimiser l?abstention fakou de la population en allant trouver une similitude avec l?Italie.
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