Définition de soi et paradoxes culturels « La définition de soi chez deux populations de même culture d?origine et de cultures de socialisation différentes, les jeunes filles algériennes vivant en Algérie et les jeunes filles d?origine algérienne vivant en France », telle est la problématique générale d?une étude de recherche qui devrait être publiée dans un ouvrage collectif aux éditions Lharmatan. En effet, Chérif Halouma, maître de conférence à l?université d?Oran et chercheur en psychologie sociale, nous confie à propos de ce travail : « En fait, les deux cherchent des liens entre deux dimensions paradoxales de leurs identités. Les premières évoluent vers un processus individuel de construction de soi, quant aux deuxièmes, elles sont, en plus, à la recherche des meilleures stratégies de réparation et de structuration d?une identité collective en France. » Et d?ajouter : « Au huitième congrès de l?ARIC, ma communication portait sur les constructions identitaires chez les Algériennes, une synthèse des résultats de deux projets de recherche menés sur deux catégories socioprofessionnelles de femmes algériennes : les ouvrières et les médecins. Cette rencontre interculturelle a permis à une nouvelle idée de prendre forme, celle de comparer les constructions identitaires chez deux populations de jeunes filles d?origine algérienne, les unes vivant en France (Amiens et ses environs), les autres en Algérie (Oran et ses environs). L?objet de cet article porte sur la définition de soi chez des jeunes filles de même culture d?origine et de cultures de socialisation différentes. » C?est ainsi que l?on apprendra que l?échantillon de cette recherche est composé de 62 jeunes filles, 32 rencontrées en France et 30 en Algérie. Pour la France, 22 entretiens ont été réalisés avec les jeunes filles de quatre lycées de la ville d?Amiens et dix entretiens avec des étudiantes de 2ème et 3ème cycle des sciences sociales de l?université Jules Vernes d?Amiens. Pour l?Algérie, 16 entretiens ont concerné les jeunes filles de trois lycées situés à Oran et ses environs( Es Sénia et Arzew ) et 14 entretiens ont été menés avec les étudiantes en fin de licence (4ème année universitaire) et magister de la faculté des sciences sociales de l?université d?Oran. Notre interlocutrice nous dira à ce propos : « J?ai choisi une approche qualitative basée sur l?entretien non-directif et l?entretien semi-directif. L?entretien non-directif en pré-enquête a permis une collecte de données assez large sur les trajectoires des jeunes filles, l?image qu?elles se font de la femme et les images qu?elles soupçonnent chez les autres dans leurs environnements socioculturels. » Ces entretiens ont, bien évidemment, soulevé la question des appartenances et celle de la comparaison sociale dans la proximité culturelle et dans la distanciation. Ils ont aidé à structurer et à orienter l?entretien semi-directif pour rechercher chez ces jeunes filles la représentation de « la femme idéale » dans les différents groupes d?appartenance, la famille (pour les deux catégories), la communauté pour les jeunes filles d?origine algérienne, le quartier ou le village pour les Algériennes. L?école, la ville, la société moderne - pour les deux mais en insistant sur la culture française pour les jeunes filles issues de l?immigration algérienne -, la rencontre de modèles de cultures différents en coexistence. Quand cela n?était pas abordé spontanément, la question sur la rencontre et l?opposition entre les deux cultures - qui se présentent différemment pour les unes et pour les autres - était posée, etc. les résultats de ce travail de recherche sont sur le point d?être publiés sous peu en France.
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Posté Le : 07/10/2004
Posté par : sofiane
Ecrit par : A. S. Ahcène
Source : www.elwatan.com