Algérie

Scepticisme et méfiance chez les autonomes


Souvent à  juste à  titre d'ailleurs. «Je pense très franchement que cela fait partie de la mascarade politico-médiatique à  usage exclusivement externe, s'amuse Hakim Addad, l'ex-secrétaire général du Rassemblement action jeunesse (RAJ), élu à  l'assemblée d'Alger. J'espère que les organisateurs me feront cet honneur de ne pas m'inviter.» La «précipitation» dans l'organisation, l'absence de préparation «en amont» et les «accointances» du CNES avec le régime ne plaident pas, selon le militant associatif, en faveur des maîtres de cérémonie. L'objectif étant, d'après lui, «d'amadouer» ce qui fait encore office de société civile, alors que «ce pouvoir n'a fait qu'assassiner celle-ci depuis 20 ans pour se précipiter aujourd'hui à  son chevet». «Le diagnostic est, commente-t-il, posé depuis fort longtemps. Les préoccupations et revendications connues de tous. Nul besoin de recourir à  un énième grand carnaval pour savoir que la société a besoin de respirer, de libertés.» Des syndicats autonomes affichent, quant à  eux, de la méfiance. Du «wait and see», à  l'image du Conseil des lycées d'Algérie (CLA). «Notre participation dépendra du programme et du cadre assignés aux débats», répond son porte-parole, Iddir Achour. «Si on sent la moindre entourloupe ou des velléités de manipulation, on claquera la porte.» Rachid Malawi, SG du syndicat du personnel de l'administration (Snapap), est plus expéditif : «Nous ne participerons pas à  cette foire dite de la société civile, car nous nous inscrivons dans une logique de rupture. C'est un changement radical que nous voulons, pas du replâtrage.» «La présidence dont dépend le CNES n'a pas à  gérer, selon lui la société civile. Elle doit s'autogérer !» Pour ce syndicaliste autonome, ces états généraux ne servent qu'à entretenir «l'illusion du changement». «Ce n'est même pas destiné aux Algériens. C'est pour la consommation externe. On veut prouver aux puissances occidentales que le pouvoir s'inscrit dans une démarche de changement et de dialogue, or, on l'a vu avec ces simulacres de consultations, on reçoit des organisations fantoches, clonées et on ignore les vrais acteurs du changement».      
 
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