Algérie

Scène politique


Scène politique
Moins bouillonnante que certaines années, 2014 n'a pas été pour autant sans mouvements de protestations aux relents politiques. Incontestablement, s'il y a un fait politique qui a marqué l'année 2014 à Béjaïa cela ne peut être que les élections présidentielles très contestées du 17 avril.La rue a connu son pic d'embrasement à l'occasion de la campagne électorale dans le sillage de laquelle Abdelmalek Sellal a tenté d'animer un meeting à la Maison de la Culture de la ville. L'accueil a été des plus ? enflammés. Alors que Sellal a préféré rester à l'aéroport Soummam-Abane Ramdane de Béjaïa, la Maison de la Culture ne pouvait abriter la rencontre du jour. Elle a été vidée de son public. L'émeute a fini par éclater et l'édifice a été partiellement incendié en fin de journée. On saura plus tard que le wali s'y trouvait au moment de l'assaut. Des blessés ont été déplorés de part et d'autre et un confrère d'Ennahar a été lynché.A partir de Tizi Ouzou, Sellal a promis de mettre les moyens pour retaper la Maison de la culture. Elle garde à ce jour les stigmates de la furie du 5 avril. Son esplanade a été le théâtre d'un autre épisode violent. Le 18 juillet, un groupe de non jeûneurs, qui allaient manifester contre le «jeûne obligatoire» en organisant un déjeuner public, a reçu une violente bastonnade, tabassé par des habitants de la ville parmi lesquels se sont infiltrés des salafistes.Dans leur élan, ceux-ci ont profité des circonstances du moment pour exiger l'annulation sur le champs du festival du rire qui se déroulait en soirée sur l'esplanade. Leur volonté a été un ordre auquel on s'est plié. La Maison de la culture a suspendu ses activités pour plusieurs jours et le festival du rire a été délocalisé vers un autre lieu.Avant le jour du scrutin d'avril, le wali a inauguré la place de la liberté d'expression Saïd Mekbel, un projet issu d'une proposition de journalistes qui l'ont porté depuis deux ans. Le wali a récupéré l'événement en organisant l'inauguration en dehors de la journée de la liberté de la presse. Le projet a été financé par un budget voté par l'APW qui depuis vit une profonde crise.Des dissensions ont amené à la constitution d'une nouvelle majorité qu'un jeu de report de voix fait balancer d'un côté à l'autre. L'examen du budget primitif a été bloqué avant qu'il ne soit voté, en fin d'année, par le moyen d'un passage en force opéré par le FFS mais dont les résultats ne sont pas garantis, l'administration risquant de les remettre en cause.