Algérie

Scène de rue Arret sur image



Prendre un café, un jus ou autre en écoutant un bon morceau de musique ou en appréciant un spectacle est quelque chose de courant, normale, dans toutes les contrées où la culture est au menu quotidien de tous. Bistrots, cafés, restaurants, parcs, places publiques ou rues piétonnes sont autant de scènes pour les artistes. Musiciens, pantomimes, portraitistes' s'approprient un bout de trottoir - en payant une taxe à la commune- qu'ils transforment en scène, et tout passant est convié à devenir spectateur, contre quelques piécettes, s'il veut bien, à la fin du numéro. Ces artistes de la rue ne font en fait que reproduire le schéma originel de la scène artistique populaire, à l'époque où les arts qui n'accédaient pas aux cours royales, salons bourgeois et opéras, ne pouvaient s'exprimer que sur la place publique, ce qui ne veut aucunement dire que leurs productions étaient de piètre qualité. Aujourd'hui, il est plus aisé de se dégoter une place sur la scène. C'en est même devenu scandaleux. N'importe qui se dit artiste et n'importe qui se prétend professionnel en promotion artistique. Résultat : on a une culture sans normes, repères ou échelle de valeurs. Il suffit d'avoir de l'argent et/ou des relations pour accéder au monde des affaires qu'offre la culture. La qualité ' Personne ne s'en souciera, surtout si le public adopte le produit. Mais comme le public, à quelques exceptions, ne demande qu'à festoyer et danser, il est loin de constituer un étalon de mesure de la qualité.On a vu des chanteurs détonner ou sortir de la gamme et des musiciens jouer faux sans pour autant susciter la moindre réaction des spectateurs. On a vu des pièces de théâtres qui étaient la négation du théâtre, montées et présentées sans qu'aucun professionnel du 4e art ou responsable ne s'en offusque. On a vu de véritables navets élevés au rang d''uvres cinématographiques.
On a vu des toiles qui tenaient plus du badigeonnage que de l'expression artistique, exposées dans des pseudos galeries. On a vu des ouvrages qui tournaient le dos à la littérature, trouver leur place sur le marché du livre. Et on entend des responsables et les pseudos artistes qu'on a fait profiter des mannes étatiques répéter à qui veut bien les croire que la culture ne s'est jamais mieux portée en Algérie ! Avoir des festivals, des salons et des manifestations ne veut pas dire qu'on a une culture. Il ne faut pas confondre activité culturelle et vie culturelle. Et c'est de l'activité culturelle que nous avons. Quant à la culture, la solution pour sa socialisation serait peut être le retour au schéma originel, à la rue. Tout le monde peut constater le succès qu'ont ces scènes improvisées dans des espaces publiques. Ce genre de présentation a la particularité de réduire, voire d'abolir, la distance entre l'artiste et son public. C'est un contact direct.
Dès lors, l'erreur n'est pas permise, car la sanction tombe immédiatement. N'est-ce pas la meilleure des écoles, qui permet à l'artiste de faire son baptême de scène et de se perfectionner, et au public de découvrir l'art - se former donc- à moindre frais. N'est-ce pas
la bonne recette pour rapprocher la culture de la société '
H. G.


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