Algérie

Scénariste



Scénariste
«Un peintre a l'âge de ses tableaux; un poète a l'âge de ses poèmes; un scénariste a l'âge de ses films. Seuls les imbéciles ont l'âge de leurs artères.» Henri JeansonA la fin de leur carrière, beaucoup de vieux acteurs en raison d'une longue expérience sur les plateaux de cinéma, se plaignent de la mauvaise qualité des scénarios qu'ils ont dû servir de leur talent. C'est le cas de Michel Galabru qui ne se souvient même plus de pochades où il a dû apparaître rien que pour rendre service à un jeune réalisateur débutant. Il avoua même avoir accepté des scénarios uniquement pour pouvoir payer des vacances à sa famille. C'est dire que le métier d'acteur est quelque fois éprouvant.Le grand Gabin, du haut de sa modestie, disait souvent que pour faire un bon film, il fallait trois choses: «un bon scénario, un bon scénario et un bon scénario» comme d'autres remplaçaient le mot scénario par le mot argent. C'est dire combien est recherché un bon scénariste dont le métier tout en étant passionnant peut sembler bien ingrat, puisque peu de scénaristes connaissent la renommée en dehors des cercles professionnels et que souvent, les lauriers d'une production de qualité reviennent toujours au réalisateur.Dans ma prime jeunesse, j'avais travaillé avec un jeune réalisateur cultivé qui se targuait d'être un bon scénariste:il m'avait avoué qu'il avait servi de «nègre» à un réalisateur dont le film fut plus tard récompensé dans un prestigieux festival pour... son scénario. Je considerais cela comme de la fanfaronnade. Il fut entièrement pris en charge pendant un mois dans un hôtel de luxe (le temps de la rédaction du texte primé) et ne revendiqua jamais la paternité du sujet. Ce ne fut que bien plus tard, quand ledit réalisateur fut opposé à un écrivain de renom sur la paternité d'un scénario que mes doutes prirent fin.Cependant, le problème du scénario se posa très tôt à l'esprit des jeunes idéalistes naïfs (c'est un pléonasme!) qui voulaient faire carrière dans le cinéma algérien naissant. Au moment où une partie de ces jeunes diplômés furent embauchés dans cette grande entreprise de propagande qui était destinée à formater l'esprit des citoyens, un film important fut réalisé par celui qui devait devenir notre chef de service. Cette production devint aussitôt la cible des apprentis intellectuels qui passaient le temps de leurs loisirs sur les fauteuils de la Cafét' à éplucher les films nouvellement sortis.Le film en question lassait plutôt par ses longueurs. C'était le premier défaut qui sautait aux yeux des profanes que nous étions. Cette constatation fut confirmée par le regretté Georges Arnaud autour duquel nous formions un petit cercle de jeunes admirateurs:nous ne pouvions que faire confiance à ce grand bonhomme qui, malgré sa modestie, avait tutoyé à un moment de sa vie des étoiles comme J.-P.Sartre, Francis Jeanson, Luis Bunuel, H.-G. Clouzot... Sa sentence tomba sous une forme qui généralisait le problème: Le cinéma algérien souffre d'un manque de scénaristes...». Il est vrai qu'à l'époque, les réalisateurs avertis s'adjoignaient les services d'écrivains connus et reconnus qui apportaient une touche littéraire à un art qui en manquait cruellement.




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