Abdelmalek Sellal a procédé, hier, à l'installation officielle de la commission de révision de la Constitution. La démarche a déjà le mérite de dissiper les doutes, exprimés ces derniers jours dans la presse sur un hypothétique renvoi du projet à la semaine des quatre jeudis. La même démarche rassure surtout sur l'esprit de suite du président Bouteflika qui avait pris le 11 avril 2011 l'engagement devant les Algériens de reformater la Constitution en vigueur, à la lumières des avis et recommandations formulés par les acteurs politiques et sociaux à la commission Bensalah.
Ceci pour la forme. Mais quid du fond ' De l'enjeu majeur qui sous-tend ce projet de révision. Il va sans dire qu'il ne s'agit pas de mettre la charrue avant les b'ufs et d'anticiper sur le contenu de la copie qu'aura à rendre le collectif d'experts. Mais en faisant le tri sur ce qui se dit et s'écrit depuis deux ans sur cette révision, une constante revient presque comme une certitude : la volonté du président Bouteflika de créer un poste de vice-président.
Ce sera très vraisemblablement la disposition majeure de l'acte de révision. Même le 'gorge profonde" qui s'en était ouvert, il y a quelques jours sur Al-Khabar, avait bien confirmé le désir du chef de l'Etat à introduire cet amendement pour, avait-il expliqué, 'prémunir la pays contre un vide politique qui serait conséquent à une éventuelle démission du chef de l'Etat pour une raison ou une autre". Tel qu'il est emballé, cet argument ne peut que séduire, dès lors qu'il s'agit de la stabilité du pays.
Cependant, les spécialistes soupçonnent le président Bouteflika, à travers la création du poste de vice-président, qu'il va certainement choisir lui-même donc proche de lui (avec tous les sens du terme), de baliser la voie à la transition et agir ainsi en amont sur la succession. Il va probablement briguer un quatrième mandat dans le cadre de la prochaine Constitution, en réponse à l'appel de la vox populi, comme l'expliquait son anonyme conseiller. Et dans ce cas de figure, la victoire ne fera pas de doute avec un score à la Brejnev, le scenario étant rodé, et en cas d'ennuis de santé, en cours de route, il aura toute la latitude et surtout la quiétude de se retirer au profit de son vice-président.
Un vice-président qui, pour avoir été choisi par lui-même, ne s'enhardira jamais à demander un droit d'inventaire et assurera aussi la transition générationnelle sans soubresauts. Une sorte de continuité dans une rupture en trompe-l''il. Mais il n'est pas exclu que cet amendement soit enrobé dans d'autres. Comme par exemple un probable retour à la limitation des mandats, après son abrogation en 2008. C'est dans l'air du temps. En fait, quid de l'officialisation de la langue amazighe '
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Posté Le : 09/04/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Omar Ouali
Source : www.liberte-algerie.com