Scandale en live sur Canal Algérie

Bonne année 2014 ! 2013 est passée, une année comme toutes les autres avec des jours heureux et d'autres moins. Certains terribles, marqués par la violence, l'injustice, la Syrie, le M'zab et tout à l'heure l'annexion d'une rive du Jourdain par les Israéliens. Tous les jours un peu plus nos espoirs sont grignotés? en Tunisie avec l'avancée des idées fascisantes, en Egypte avec le retour des militaires au pouvoir... Et en Algérie ' La montée en force sur notre avenir politique de cette opacité que nous avions cru PLUS JAMAIS possible après la chute de Ben Ali et de Moubarak, cette mise en spectacle éhontée des principes démocratiques, ces mascarades auxquelles on nous convie chaque jour, et surtout cette impuissance à laquelle nous sommes réduits, au-delà de tout entendement.Nous sommes pétrifiés. Je repense aux vers de Sénac «Tendresse, / encore un peu, / avant que dans ma chair le marbre se décide?» Le poète disait là le transport amoureux, mais ce matin, ces images fulgurantes me font penser au corps pétrifié qui est le nôtre. Un corps marmoréen. L'image de notre Président signant la loi des finances 2014 nous émeut parce qu'elle nous renvoie à ce grand corps malade que nous sommes plus que lui. Notre pays est usé, exténué de tant de forfaiture et encombré d'une mémoire et d'un orgueil démesuré qui l'empêchent de se voir tel qu'il est. Où est cette Algérie profonde pour laquelle nous avions fait taire notre modernité naissante. 50 ans de régime autoritaire pour éduquer les femmes et les hommes, aviez-vous dit ' Où est-il ce nouveau peuple algérien ' Ressemble-t-il à ses élus 'L'Algérie a 30% de femmes parlementaires, représentent-elles les femmes algériennes ' Par la tenue vestimentaire peut-être, les deux tiers sont voilées, mais cela suffit-il ' Pour moi, l'année 2013 sera l'année de la disparition du mythe «le peuple algérien» qui a bercé ma jeunesse et auquel ma génération a beaucoup sacrifié, certains allant au bout du don de soi, comme Houari Mouffok, mort dans la plus grande des solitudes et enterré avec l'immense privilège de n'être entouré que par des amis. Ce corps vivant qu'était l'Algérie qu'en avons-nous fait, et que faire maintenant de ce grand corps marmoréen ' Djamila Sahraoui a su quoi faire. Merci Djamila d'être celle par qui le scandale arrive. Grâce à ton coup de gueule, ce passage d'une année à l'autre se fait avec un peu d'espoir, celui de la parole retrouvée. Dans notre chair, le marbre se décide-t-il enfin ' www.facebook.com/wassylatamzali