Algérie

Scandale du foncier à El Tarf : 400 dignitaires du régime ont revendu leur terrain à El Kala



Comme un coup de tonnerre dans un ciel d'été, la nouvelle de l'inculpation et de la mise en détention préventive d'une dizaine de personnes impliquées dans le détournement du foncier à El Tarf a retenti, hier matin, avec fracas. Le juge d'instruction près le tribunal d'El Tarf a en effet placé en détention préventive trois anciens directeurs d'agences foncières d'El Tarf et d'El Kala (dont l'un occupait jusqu'à hier la fonction de DG à Annaba), l'ancien président de l'APW d'El Tarf, Ali-Bouâcha Tahar (devenu propriétaire de la briqueterie de Besbès), des employés de ces agences et de l'APC de Chatt ainsi que deux entrepreneurs. Le patron de Beko, de nationalité tunisienne, gérant de l'usine de montage d'appareils électroménagers à Om Teboul, également inculpé, ne s'est pas présenté à la convocation, avons-nous appris des avocats qui se sont constitués pour la défense des accusés.Les mis en cause sont accusés de détournement de deniers publics, de dilapidation de bien publics, d'enrichissement illicite, de corruption, de faux et usage de faux' Deux agences sont concernées pour l'heure : celle de Bouteldja et celle d'El Kala. Il y en aurait pour 13 milliards de centimes de détournement dans celle de Bouteldja. Les dépenses irrégulières les plus saillantes sont une bibliothèque à 2,8 millions de dinars et un téléviseur à 180 000 DA achetés à l'ancien wali d'El Tarf, Djilali Aarâr, lui aussi entre les mains de la justice depuis juin 2006. L'ancien président de l'APW, Ali-Bouâcha, a lui bénéficié d'une Laguna (Renault), qu'il a achetée avec une licence de moudjahid mais qui, selon lui, aurait été abandonnée en panne dans la briqueterie qu'il a reprise. On parle encore d'une facture de 60 000 DA payée à l'hôtel Seybouse de Annaba pour une soirée arrosée pour des invités de l'ancien wali. Il est également reproché aux anciens responsables de l'agence et de la wilaya d'avoir facilité aux patrons de Beko la location des hangars et bureaux de l'ex-Edimco d'El Kala pour 960 000 DA/an.En 7 ans de présence sur les lieux avant de se déplacer à l'unité Siporex Erce d'Om Teboul, le patron n'aurait donné qu'un seul et premier chèque sans provision, sans jamais avoir été inquiété. Ce sont approximativement les mêmes chefs d'inculpation qui ont été prononcés à l'encontre des deux anciens directeurs de l'agence d'El Kala et de 5 de leurs employés placés sous contrôle judiciaire. Le dossier qui a soulevé le plus de remous est celui des 400 lots cédés à des personnalités et dignitaires du régime qui ont bénéficié de superbes parcelles de terrain à El Kala et qui les ont revendues avec de fabuleux profits. Il faut signaler à ce propos qu'il existe une liste de tout ce beau monde, mais qui n'a pas été rendue publique pour des raisons qui restent à déterminer. Ces affaires ont été portées devant la justice à la suite d'un conseil d'administration de l'Agence régionale d'El Tarf, en février 2010, qui a eu à prendre connaissance des faits reprochés dans un rapport d'expert considéré par les directeurs, aujourd'hui accusés, comme imprécis, truffé d'inexactitudes et d'erreurs et délibérément partial, pour régler des comptes.


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