Algérie

Scandale de la semaine : Un mort et «des interrogations» à l'hôpital Maillot


Il est 11h du matin. Un patient arrive au service des urgences de l'hôpital Lamine Debaghine (ex-Maillot). Il souffre de douleurs au ventre.Le médecin l'examine? regarde son scan qu'il a ramené avec lui, car sur place, on n'en fait pas. Il semble avoir une péritonite. Il nécessite une intervention en urgence. «C'est une intervention de routine. L'acte ne dure que 20 à 30 minutes maximum. Il n'y a rien à craindre», rassure le médecin. Le temps de faire le billet de salle, le patient est allongé sur un lit. On lui injecte un calmant.
On dirait que cela n'a pas d'effet sur lui. Il est 15h. Le patient se tord de douleur. Son billet de salle n'est pas encore fait. La raison : le médecin a oublié le cachet sur son ordonnance. Le temps passe. La douleur persiste. 17h. L'ambulance arrive enfin pour l'emmener au service de chirurgie (urologie). Sur place, la course contre la montre s'arrête. Il n'y a pas la clef de l'ascenseur pour emmener le patient à l'étage afin de le préparer pour l'intervention pour ensuite le descendre au bloc.
Il reste là, dans le hall du service, allongé sur son brancard, se tordant de douleur pendant 20 minutes encore. 30 minutes plus tard, la clef arrive enfin. Le patient est emmené à l'étage. Il ne se fera opérer qu'à 19h, soit 8 heures après son admission aux urgences. Un médecin sur place s'est permis de dire à sa femme : «Vous l'avez ramené trop tard !»
En sortant du bloc, le patient est intubé? ses yeux recouverts de sparadrap. La raison ' Sa famille l'ignore. Il est emmené au service de réanimation, duquel il n'en sortira pas vivant. Toute la nuit, le staff rassure : «Son état est stationnaire». Le lendemain, à 8h du matin, on annonce sa mort à sa famille? Le tact n'est pas au rendez-vous. «Il est mort», annonce sèchement un médecin à sa femme.
Sans explications ni compassion, elle lui lance la «nouvelle» et repart aussitôt, la laissant effondrée sur le sol. «Mon mari est entré à l'hôpital en marchant sur ses pieds. Il en est ressorti allongé dans un cercueil. Son état n'était pourtant pas si grave que cela. Il n'a pas été pris en charge à temps. Aujourd'hui, on ignore encore la raison de sa mort. Ce qui se passe dans nos hôpitaux est juste atroce.
Il n'est pas le premier et malheureusement il ne sera pas le dernier à connaître le même sort. Par ailleurs, et au-delà de l'état de délabrement des structures, qui est remédiable, certains médecins, à l'image de celle qui m'a annoncé sa mort, devraient changer de métier car ils n'exercent que pour le titre. Ils sont loin d'être humains, qualité nécessaire, à mon sens, pour porter la blouse blanche», confie sa femme, encore abattue.
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