Algérie

Scandale autour du roi d'Espagne, accusé de chasser l'éléphant malgré la crise



Scandale autour du roi d'Espagne, accusé de chasser l'éléphant malgré la crise
Le roi Juan Carlos d'Espagne, jusqu'ici épargné par les scandales qui touchent sa famille, se retrouvait lundi dans le viseur des défenseurs des animaux qui l'accusent d'être allé chasser l'éléphant au Botswana pendant que son pays souffre de la crise.
L'ancienne actrice française Brigitte Bardot, dont la fondation lutte pour la défense des animaux, résumait la colère des associations, dont l'une, Igualdad Animal, a appelé à manifester mardi devant l'hôpital San José de Madrid où le roi a été soigné pour sa fracture de la hanche en Afrique.
«C'est indécent, éc'urant et indigne d'une personne de votre rang. Vous ne valez pas mieux que les braconniers qui pillent et saccagent la nature, vous êtes la honte de l'Espagne », s'emporte Brigitte Bardot dans une lettre ouverte.
« Je ne vous souhaite pas un prompt rétablissement si cela vous amène à poursuivre vos séjours meurtriers en Afrique ou ailleurs », s'enflamme-t-elle.
L'organisation espagnole Pacma avaient auparavant jugé « inacceptable que Juan Carlos se déplace en Afrique pour chasser les éléphants alors que le gouvernement impose l'austérité et des coupes budgétaires qui rendent la vie des Espagnols chaque jour plus difficile ».
Elle s'est élevée contre une dépense «de sept à 20.000 euros pour chaque animal abattu », ajoutant que «le coût moyen d'un safari est de 35.000 euros ».
Ce nouveau scandale a éclaté lorsque le roi, âgé de 74 ans, a dû être rapatrié d'urgence du Botswana après s'être brisée la hanche afin que les médecins lui posent une prothèse.
Officiellement, la Maison royale refuse de donner les motifs de la visite privée du roi au Botswana. Mais les médias affirment qu'il s'y est bien rendu pour une partie de chasse.
Et une photo du roi posant en 2006, fusil à la main, devant un éléphant mort dans ce pays, opportunément exhumée pour finir en Une de plusieurs quotidiens espagnols dimanche, a fait éclater le scandale.
La presse, encore très prudente il y a quelques mois, rivalise depuis dimanche de commentaires sur la série de dérapages de la «Casa real ».
D'abord la citation d'Inaki Urdangarin, gendre du roi, dans une vaste affaire de corruption où apparaît aussi sa plus jeune fille Cristina. Mais aussi l'affaire, il y a une semaine, du petit-fils du roi, Felipe Juan Froilan Marichalar Borbon, âgé de 13 ans, qui s'est tiré accidentellement une balle dans le pied droit avec une arme interdite à son âge.
Certains ont même brisé le tabou, évoquant une démission, voire une abdication d'un roi qui restait jusqu'ici intouchable, incarnant la transition démocratique après la fin de la dictature du général Franco en 1975.
Une pétition reprenant la photo de 2006 et demandant «la démission » du roi de son poste de président d'honneur de WWF/Espagne (Fonds mondial pour la nature) a recueilli plus de 40.000 signatures, selon le forum espagnol Actuable sur lequel elle a été postée.
Dans un tweet, WWF affirme qu'il «fera parvenir à la Maison royale ses commentaires et renouvelle son engagement pour la sauvegarde des éléphants ». A gauche, le chef du Parti socialiste à Madrid, Tomas Gomez, a été clair: «le chef de l'Etat doit choisir entre ses obligations publiques et une abdication qui lui permettrait de profiter d'un autre style de vie ».
Quant au Parti populaire, de droite, au pouvoir, il a affirmé qu'il n'entendait "pas entrer dans la polémique que certains essaient d'alimenter »,
s'en remettant au communiqué de la Maison royale. Très embarrassée, cette dernière s'est bornée à souligner que le roi récupérait bien et que sa mobilité était «pratiquement complète et naturelle ».




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