En traitant du drame des femmes bosniaques, la célèbre actrice signerait un film fort et réussi.
A 36 ans, cette actrice, considérée comme l'une des premières du cinéma mondial, a décidé de passer de l'autre côté de la caméra. Elle est née en 1975 à Los Angeles dans une famille hollywoodienne, avec des parents acteurs (Jon Voight et Marceline Bertrand), un oncle compositeur (Chip Taylor), et, comme marraine, l'actrice Jacqueline Bisset. Du fait du divorce de ses parents, elle a une enfance et une adolescence difficiles. Mais, enfin, pas dramatiques. Après des études de théâtre, elle débute comme mannequin à 14 ans, et apparaît dans de nombreux clips.
Elle obtient son premier rôle principal en 1993 dans Glass Shadow de Michael Schroeder, où elle est un androïde féminin doué d'émotion. Après plusieurs rôles divers, elle prend son envol en 1997 dans George Wallace de John Frankenheimer, ce qui lui vaut un Golden Globe et une nomination au Emmy Award. Puis, les films s'enchaînent, sa renommée s'accroît, ses cachets explosent et les distinctions arrivent. Elle devient ainsi l'Angelina Jolie que le monde entier connaît, icône de l'époque et ambassadrice du Haut Commissariat aux Réfugiés, rôle qu'elle assume avec sérieux.
Au milieu de ses rôles et de sa présence systématique dans les rubriques people, un fait de sa biographie est passé inaperçu : à la fin des années 1990, alors qu'elle est en pleine ascension, elle abandonne momentanément sa carrière (croyant le faire définitivement) pour des études de réalisation à l'Université de New York et des cours parallèles d'écriture de scénario. Aujourd'hui, on sait que cette parenthèse n'en était pas une et que son désir était sincère d'être autre chose qu'une actrice, célèbre par la beauté et la maîtrise technique, mais sans le don des sublimes comédiennes du cinéma. Elle vient ainsi d'achever la réalisation d'un long métrage, In the land of blood and honey (Dans le pays du sang et du miel), consacré aux horreurs de la guerre en Bosnie (1992-1995) et, notamment, au drame des femmes bosniaques, dont 20 000 d'entre elles, en majorité musulmanes, ont été victimes de sévices sexuels.
Selon les premières critiques parues, il s'agirait d'un film dur, souvent difficile à voir, mais empreint d'un grand humanisme exprimé à travers l'amour contrarié d'une Bosniaque et d'un Serbe. Angelina Jolie a employé uniquement des acteurs de l'ex-Yougoslavie, issus de toutes les communautés, et le film a été tourné parallèlement dans leurs langues et en anglais. Plusieurs associations de victimes musulmanes se sont montrées très méfiantes à l'annonce du film. Mais, après une projection spéciale, début décembre à Sarajevo, elles ont donné un quitus à l''uvre, la qualifiant d'objective et de sincère. Ce qui n'a pas plu à des associations serbes.
Le film vient de sortir aux USA et sera sur les écrans européens en février. Il marquerait, selon les spécialistes, la naissance d'un grand réalisateur qui se dissimulait sous les traits d'une belle actrice.
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Posté Le : 31/12/2011
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Djamel Thameri
Source : www.elwatan.com