Algérie

Sawiris parie sur le complexe d'Arzew pour devenir 3ème mondial de l'engrais



Le compte à rebours a commencé pour le complexe ammoniac et urée d'Arzew réalisé dans le cadre la joint-venture Sorfert par le groupe égyptien Orascom Construction Industrie (OCI) et Sonatrach. L'usine devrait être fonctionnelle au début 2012. OCI qui vient de séparer les activités engrais et construction entend devenir, après le lancement, le numéro 3 mondial de l'engrais.

Orascom Construction Industries, la plus grande société par capitalisation boursière en Egypte vient de décider de séparer les activités «construction» de celles des engrais. Une nouvelle société va être créée pour prendre en charge la filière construction alors que l'activité engrais reste sous la dénomination d'OCI. Pour le PDG d'OCI, Nassef Sawiris, cette séparation entre les deux activités devrait apporter une «plus grande clarté stratégique». «Il est évident pour nous qu'il n'existe aucune justification rationnelle entre l'activité engrais qui exporte vers l'Europe, l'Amérique du Nord et le Brésil et la filière construction spécialisée dans les infrastructures et dont l'activité se fait principalement dans les marchés émergents». Pour Nassef Sawiris, les fondamentaux des deux activités sont très différents. Le profil des investisseurs également. «La combinaison agit inutilement comme une pilule empoisonnée» en dissuadant des investisseurs qui peuvent être intéressés uniquement par l'un des deux segments. Cette séparation des activités ne devrait avoir aucune incidence sur la joint-venture Sorfert Algérie avec Sonatrach, pour le complexe d'ammoniac et d'urée d'Arzew. Le démarrage du complexe d'ammoniac d'Arzew qui a connu des retards dans la réalisation devrait avoir lieu dans les prochaines semaines.

«ON NE SE CONTENTERA PAS D'ETRE N°3»

Pour OCI, il sera d'un apport décisif. Selon Sawiris, avec le complexe d'Arzew, le groupe est bien placé pour devenir le troisième producteur mondial d'engrais azoté. OCI qui dispose d'usines en Egypte, aux Etats-Unis et en Hollande ne cache pas ses grandes ambitions. «Nous nous concentrons actuellement sur la croissance des activités d'engrais. Nous ne nous contenterons pas d'être n°3.

 L'entreprise se consolide et nous avons l'intention d'être une force motrice dans toute croissance du marché mondial» a souligné Sawiris. Un analyste de banque d'investissement Hermes, cité par The Financial Times, a salué cette séparation des activités. Pour Ahmed Shamsi, elle va ouvrir de nombreuses opportunités pour la compagnie et améliore son attractivité pour les fusions et acquisitions. Selon lui, la confusion des deux activités a entraîné une sous-estimation de la filière engrais dont la valeur pourrait croitre de 70%. Selon lui, le marché «tarifé» en Egypte et le «risque Algérie» ont lourdement pesé sur la valeur des actions. Orascom Construction détient 51% des parts de la Sorfert – créée en 2007 – et 49% Sonatrach. Le contrat de partenariat a été conclu avant le recadrage des investissements étrangers décidé par la loi de finances complémentaire, ce qui explique pourquoi Orascom y détient 51%. Le complexe comprend une unité de production d'ammoniac et d'urée d'une capacité de 1,2 million de tonnes par an et d'une seconde unité de production d'ammoniac de 800 000 tonnes. Le 22 février 2009, Sonatrach et Sorfert Algérie ont signé un contrat de vente et d'achat de gaz naturel d'une durée de vingt ans. L'accord portait sur la fourniture, à compter de 2010, de 1,75 milliard de mètres cubes par an de gaz naturel pour alimenter le complexe pétrochimique d'Arzew.




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