L'entrée en lice du groupe russo-norvégien Vimplecom,
devenu actionnaire majoritaire d'Orascom Telecom Holding, et l'évolution de la situation politique
en Egypte auraient-elles un impact sur le dossier Djezzy
? Naguib Sawiris, le patron
d'Orascom Telecom Holding (dont
il ne détient désormais que 19%), n'est pas très loin de le penser.
Il a déclaré qu'Orascom Telecom
n'avait fait que très peu de progrès dans la résolution du litige qui l'oppose
au gouvernement algérien mais que les chances d'une solution sont désormais
plus probables à la suite des changements de la configuration des actionnaires
de l'entreprise de téléphonie mobile et des bouleversements politiques. On ne
sait pas si Naguib Sawiris
se fonde sur des faits ou sur des projections faites par des analystes qui
estiment que le changement de la donne politique en Egypte pourrait être une
opportunité pour le gouvernement algérien de se dégager du dossier Djezzy.
Ces analystes considèrent que la position du gouvernement algérien est
juridiquement faible et que l'exercice du droit de préemption coûterait très
cher à l'Etat alors qu'il a manifestement besoin d'affecter ses ressources de
manière plus utile. L'évolution de la configuration des actionnaires et les
changements politiques en Egypte permettraient une
telle «sortie». Mais rien ne vient confirmer que le gouvernement algérien est
dans cette option, il ne s'agit que d'une projection, même si elle ne manque
pas de réalisme. Le PDG d'Orascom Telecom
Holding, Khaled Bichara, le dit très clairement. «Nous
pensons qu'il y a peut-être une intention de parvenir à une solution. Nous
espérons que nous faisons une lecture correcte de la situation. Mais y a-t-il
eu des rencontres formelles ou des informations confirmées ? La vérité est que
cela n'est pas le cas».
Combien coûtera Djezzy ?
Finalement, Naguib Sawiris
tout comme le PDG d'OTH n'ont pas d'informations mais
sont en attente d'une évolution algérienne… qui ne peut venir que de la
présidence de la république. En attendant, la «ligne» officielle algérienne n'a
pas changé. La plus récente déclaration du ministre de la Poste et des TIC, Moussa Benhamadi, est que le dossier de rachat de l'opérateur de
téléphonie mobile Djezzy sera finalisé avant la fin
de l'année en cours et qu'il est entre les mains du ministère des Finances.
Le cabinet d'avocats Shearman & Sterling LLP, engagé par l'Etat algérien
pour l'accompagner dans l'opération d'acquisition et d'évaluation d'Orascom Telecom Algérie (OTA – Djezzy), devrait livrer ses conclusions à la fin de ce mois,
selon les prévisions. Ses conclusions sur le coût du rachat de Djezzy seront peut-être l'occasion pour l'Etat algérien de
peser le pour et le contre. Cela devrait être en tout cas un élément important
d'appréciation pour le gouvernement algérien. Il faut noter que Naguib Sawiris a annoncé la
«suspension» de la procédure du recours à l''arbitrage
international à la demande de Vimplecom qui a annoncé,
à la mi-avril, son intention d'engager des discussions avec Alger sur le sort
de Djezzy. Alexandre Izosimov,
PDG de Vimpelcom, avait souligné à la suite de
commentaires pessimistes de Sawiris sur la
possibilité d'une solution que «tous les commentaires sur le sujet sont des
points de vue purement personnels et non des faits». «La semaine prochaine, nous
allons commencer à rechercher le dialogue.
Nous n'avons aucune indication que la situation ait empirée et pas
d'indications non plus qu'elle se soit améliorée… Nous continuons à penser que
le dialogue aura lieu». Manifestement, tout le monde est en attente d'un signal
d'Alger.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 24/05/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Salem Ferdi
Source : www.lequotidien-oran.com