Algérie

Savoir-vivre, coutumes et politesse


Ce qu’il faut faire

- Se déchausser à l’entrée d’une maison ou avant de pénétrer dans une pièce dont le sol est recouvert de tapis.
- Prolonger la cérémonie du thé en acceptant un autre verre, même si on n’a plus soif.
- Si vous êtes à table, il est de coutume de dire Bismillah (au nom de Dieu) avant d’entamer le repas.
- Lors d’un repas de famille, terminer son assiette à table sera bien vu par la cuisinière.
- Si on vous annonce une bonne nouvelle, dites aussitôt : Hamdullah ! (Que Dieu soit loué !).
- Si l’on a été invité dans une famille, laisser un petit cadeau plutôt que de l’argent.
- Si on a photographié ses amis algériens, ne pas oublier de leur envoyer les clichés au retour.
- Pour remercier, ne pas oublier de dire choukran.

Ce qu’il ne faut pas faire

- Refuser le thé ou le café que l’on vous offre.
- Porter une tenue provocante, surtout pour les femmes.
- S’adonner au bronzage intégral sur la plage.
- Se faire des mamours en public.
- Passer devant quelqu’un en train de faire sa prière.

Religion

L’islam

La doctrine prêchée par Mahomet, et consignée dans le Coran, s’appelle l’islam, c'est-à-dire « résignation à la volonté de Dieu ». Les musulmans croient non seulement à la mission de Mahomet, leur prophète, mais aussi à celle de tous les messagers qui l'ont précédé : Adam, Noé, Abraham, Moïse, Jean-Baptiste, Jésus-Christ, etc. Ils croient aux Psaumes, à la Torah, à l’Évangile, mais considèrent que ces livres révélés n’ont pas échappé à l’altération apportée par les hommes, altération qui a rendu l’unicité divine moins radicale. La mission de Mahomet est de rétablir la révélation divine dans son intégrité.

Mahomet, le « Loué »

Le fondateur de la religion islamique est Mahomet (Muhammad, le « Loué »). Orphelin de père à la naissance, l'enfant Mahomet est mis en nourrice dans une tribu bédouine, où il va demeurer jusqu'à l'âge de six ans. Sa mère meurt peu de temps après l'avoir récupéré. Le jeune Mahomet est élevé par son grand-père paternel, puis, à la mort de celui-ci, par son oncle, Abu Talib, un riche marchand. Celui-ci emmène souvent Mahomet avec lui lors de ses voyages à travers le désert; il lui fait découvrir la Syrie. Mahomet a l’habitude de se retirer régulièrement dans une grotte, sur le mont Hira, pour méditer et prier. C'est là qu'il reçoit la première révélation, par l'entremise de l'archange Gabriel, vers l'an 610. On appelle cette nuit « Nuit de la destinée ».
Elle se fête le 27e jour du mois du ramadan. Mahomet finit par dicter les révélations à un proche, ce qui formera par la suite le Coran (qui signifie "récitation"). Mais son enseignement dérange. Des persécutions s'ensuivent. La situation devenant intenable à La Mecque, il s'enfuit, le 16 juillet 622, à Médine. Il rentre triomphalement dans sa ville natale en 630 et, après avoir brisé toutes les idoles, il garde, dans le sanctuaire de la Kaaba, la Pierre Noire, qu’il considère comme un cadeau du ciel et voue au culte musulman.. Le Prophôte s'éteint deux ans plus tard, le 8 juin 632. Sa succession est très difficile. Elle n'est toujours pas réglée, puisque deux doctrines différentes opposent les chiites et les sunnites. Elle est contestée par une partie des croyants, les chiites. Aujourd’hui encore le chiisme s’oppose au sunnisme, courant majoritaire de l’islam.
L ’islam, de tradition sunnite, est la religion officielle en Algérie.

Le Coran, livre saint

Publié en arabe en 634, le Coran intègre les doctrines juive et chrétienne et les traditions orientales. Il enseigne que la durée de la Création est de six jours. L’islam est basé sur des obligations que chaque musulman doit respecter scrupuleusement : ce sont les cinq piliers de l’islam.

Les cinq piliers de l’islam

- La profession de foi (chahada) : on doit la réciter chaque jour à l’heure de la prière et au moment de la mort pour se voir ouvrir les portes de l’au-delà. En résumé, voici ce que dit la chahada : « Allah est grand. Il n’y a pas d’autre dieu qu’Allah, et Mahomet (Muhammad) est son prophôte ». Il s’agit en fait d’une double profession de foi : d’un côté, le refus d’admettre qu’il puisse y avoir d’autres divinités que Dieu et, de l’autre, l’affirmation que le prophôte Mahomet est une référence indépassable, ayant reçu, comme « sceau des prophôtes », une mission universelle.
- La prière (salât) : elle a lieu cinq fois par jour ; à l’aurore, à midi, vers 16 h, au coucher du soleil et deux heures plus tard. L’heure de la prière est annoncée par le chant (azân) du muezzin, qui tournait jadis autour de la galerie du minaret ; cet appel est aujourd’hui diffusé par haut-parleur. La prière doit être faite pieds nus, le fidèle tourné dans la direction de La Mecque.
- L’aumône légale (zakat) : c’est un impôt permanent permettant de se purifier de la possession des biens de ce monde, réputés impurs.
- Le jeûne du ramadan : en Algérie, le ramadan est scrupuleusement respecté. L’islam étant la religion officielle, les Algériens se surveillent mutuellement, et faillir à la règle en public serait une provocation.
Le jeûne du mois du ramadan est obligatoire à partir de la puberté, sauf pour les femmes enceintes, les malades et les voyageurs. L’abstinence s’étend à tous les aliments liquides et solides, à la fumée du tabac, aux parfums et à tout acte sexuel. On doit rester pur même moralement. Le jeûne dure de l’aurore jusqu’au coucher du soleil. Du fait de la mobilité lunaire, le ramadan tombe en n’importe quelle saison. Il dure 29 ou 30 jours, et est clôturé par l’Aïd es Seghir.
Deux mois et dix jours après la fin du ramadan, a lieu la fête de l’Aïd el Adha, la fête du mouton. Elle commémore le sacrifice d’Abraham. Celui-ci, s’apprêtant à sacrifier son fils à Dieu, vit s’approcher de lui, à l’ultime minute, un mouton « envoyé du ciel ». En souvenir, chaque famille sacrifie son mouton après l’avoir câliné et bichonné pendant plusieurs jours.
- Le pèlerinage (hadj) : le pèlerinage aux lieux saints de La Mecque est une obligation pour tout musulman qui en a la possibilité matérielle. Chaque pèlerin doit accomplir rituellement certaines cérémonies, soit individuelles, soit collectives, à dates plus ou moins fixes. Le retour des pèlerins est un grand moment : de fierté pour ceux qui en reviennent, devenus des hadjis, et de liesse pour ceux qui les accueillent dans leur quartier ou dans leur village.

Fêtes religieuses musulmanes (les dates varient)

- Aïd es Seghir ou Aïd el Fitr : fête de rupture du jeûne qui intervient le lendemain de la fin du mois de ramadan.
- Aïd el Kébir ou Aïd el Adha : fête du sacrifice du mouton.
- Awal Moharam : le nouvel an musulman.
- Mouloud : commémoration de la naissance du prophôte Mahomet.
- Achoura : fête en l’honneur des pauvres et des défavorisés.

Fêtes légales

- 1er janvier : jour de l’an.
- 1er mai : fête du travail.
- 19 juin : anniversaire du sursaut révolutionnaire de 1965 (prise du pouvoir par Houari Boumediene).
- 5 juillet : fête de l’indépendance.
- 1er novembre : anniversaire du déclenchement de la révolution.

Mosquées

Si le mot français « mosquée » vient de masdjid, il ne faut pas se méprendre sur le sens de ce terme. Masdjid désigne le lieu où l’on se prosterne (devant Allah). Ce peut être bien sûr la mosquée, mais aussi n’importe quel endroit, pourvu qu’il soit dans un état de propreté et de sacralisation. Le vendredi est le jour du rassemblement (youm el djamuâa) et aussi le jour de la mosquée où est accomplie la grande prière collective.

Marabouts

Il existe une autre forme de dévotion populaire qu’on pourrait, en caricaturant un peu, appeler l’islam des campagnes par opposition à l’islam officiel des villes. De nombreuses localités portent le nom d’un marabout (saint) local. Souvent, une fondation ou une confrérie s’est créée autour du sanctuaire où ce saint est enterré. Une fois l’an, la population affirme sa ferveur religieuse lors d’un grand pèlerinage.

Hammams

Les hammams sont encore très répandus en Algérie. Dans les villes, on en trouve au moins un par quartier et les tarifs pratiqués sont dérisoires. Ils servent de salles de bains publiques et constituent un lieu de rencontres important pour les femmes. Généralement, les hommes se lavent le matin et les femmes l’après-midi. Les petits garçons sont autorisés à accompagner leurs mamans, mais plus après un certain âge !

La place des femmes

La condition des femmes algériennes est loin d’être enviable. Elles qui pourtant avaient apporté une contribution non négligeable pendant la guerre d’Indépendance se sont vues écraser par le code de la famille, pondu en 1984 par le gouvernement de Chadli Bendjedid. Allant à l’encontre de la Constitution algérienne qui reconnaît pourtant l’égalité des sexes, ce code prive les femmes algériennes d’un certain nombre de droits civiques et les place en situation d’infériorité par rapport à leur mari : inégalité en cas de divorce, inégalité face à l’héritage, nécessité de la présence d’un tuteur matrimonial, y compris pour la femme majeure, lors de la conclusion du contrat de mariage, etc.
Une lueur d’espoir fut entraperçue lorsque le président Bouteflika annonça un nouveau code de la famille pour 2005. On espérait une réforme de fond, le texte n’a été, au bout du compte, que légèrement modifié. On l’aura compris, la révolution n’est pas pour tout de suite, surtout dans un pays où le poids des traditions religieuses pèse encore beaucoup sur la société. Cela dit, on a observé ces dernières années de petites évolutions, mais dans les grandes villes seulement. Les femmes sont parfois admises dans des lieux qui n’étaient autrefois réservés qu’à la gente masculine. Certains cafés et restaurants accueillent désormais les jeunes couples (mariés ou non). Aussi, il n’est plus choquant de voir des groupes de jeunes demoiselles attablées à la terrasse d’une crêperie ou en train de déambuler le jeudi après-midi le long des rues commerçantes du centre-ville d’Alger. Quant aux touristes, elles ne rencontreront pas ou peu de problèmes du moment qu’elles laissent de côté minijupes, shorts et décolletés et qu’elles couvrent leur chevelure d’un foulard pendant la visite des lieux saints.
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