Sauvons-les du trauma !

- Et tu crois que le départ de Abdekka va avoir un impact sur le vendredi '- Tiens ! Passe-moi tes marqueurs ! Les miens sont à sec et j'ai encore tout un tas de pancartes à confectionner !
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On est en 2e République ' Non ' Ah ! Pas encore ! C'est dommage, mais ça peut tout de même le faire. Voilà ma demande. Un geste ! Un petit geste pour le gouvernement le plus «court» dans l'histoire mondiale des «short-government». Je pense surtout à ces jeunes «ministres» envoyés au charbon et aux quolibets par le Clan. Oh ! Pas grand-chose ! Un geste. Un truc qui fasse qu'ils ne soient pas juste entrés et sortis dans un bureau, quelques heures seulement. Une décision qui leur laisse d'autres souvenirs que ceux d'insultes, de moqueries (moi-même j'y ai participé !) et de charges violentes. Oui, bon, d'accord, ils ont cédé à un appel. Mais qui d'entre des jeunes sans expérience, éblouis par les lustres et dorures de la République, aurait réellement mis sa main sur sa poitrine et crié à la face du Clan qui l'aurait sollicité «Moi ' Vous n'y pensez pas ! C'est une injure que vous me faites là » ' Ne vous précipitez pas à me répondre ! La jeunesse est génératrice d'impulsions souvent irraisonnées. Et ils y ont cédé ! Mais on peut aujourd'hui les aider à vivre ce trauma. Mais non ! Pas les mugs ! M'enfin ! De vulgaires tasses siglées «Gouvernement Bedoui» ' C'est riquiqui, voire mesquin ! Et pourquoi pas des stylos avec plaquée dessus en sérigraphie la photo du Premier ministre ! Allons ! Allons ! Je pense plutôt à quelque chose d'un peu plus marqué. D'un peu plus durable ! Des livres ! Voilà ! Des livres ! Des bouquins précieux, joliment reliés et traitant de sujets pouvant aider la jeunesse à mûrir, à évoluer, à dompter les élans meurtriers. Meurtriers pour leur avenir, s'entend. Du Montesquieu ! Je pense que Montesquieu et ses «Lettres Persanes» ou encore Pascal et ses «Pensées», c'est tout indiqué. C'est très bien ça ! Une bonne collection de livres, ça aide toujours à traverser un cap. A revenir sans trop de dégâts sur terre, après un traquenard pareil. Et si des livres ne suffisent pas, je les invite tous, gracieusement, dans ma «Grotte à Crayons». Nous y fumerons ensemble du thé pour rester joyeusement éveillés à ce cauchemar qui continue.
H. L.