La semaine a été pénible. Que l'actualité du FLN tienne lieu de chronique politique est déjà... scandaleux en soi. Voilà qu'un parti par qui tous les malheurs sont arrivés, qu'on pensait définitivement mort et enterré, condamné par l'Histoire et ignoré par la géographie, suscite quand même de l'intérêt. Enfin, de l'intérêt dans l'absolu, on ne sait pas mais de l'intérêt médiatique, si quand même. Le problème est qu'on ne fait plus vraiment la différence, le virtuel et la vraie vie étant royalement confondus, quand le premier ne domine pas carrément, dans des proportions qu'il serait d'ailleurs intéressant de découvrir. Parce que son nouveau préposé à la chefferie a donc déposé un dossier de candidature aux élections législatives alors que sa « situation vis-à-vis du service national » n'est pas régulière, le FLN se paie un pan d'actualité dont il a dû cesser de rêver depuis le soulèvement populaire. Sa cote de popularité n'était pas plus brillante avant ça mais c'est à l'occasion que sa fin politique a sonné, avec la restitution du sigle historique au patrimoine national comme exigence majeure. En fait, ce n'est pas que sa situation vis-à-vis du service national n'était pas « régulière » mais plutôt pas... régularisée, puisqu'il aurait certainement suffi d'y penser. Sauf que M. Baâdji n'aurait sans doute jamais été secrétaire général du FLN s'il avait pensé à faire les choses... dans les règles. À ce niveau de responsabilité au sein de ce parti, on ne devrait pas avoir ce genre de souci, c'est dans la culture, c'est dans l'ADN des « militants » du FLN, c'est-à-dire de ses... clients ! Mais voilà, Abou El Fadhel s'est rendu compte que cette fois-ci, ça n'allait pas se passer comme avant. Non pas parce que quelque chose de fondamental a changé en Algérie mais parce que le refus de sa candidature peut-être plus « utile » que son agrément. Il a alors pris ses devants, parce que lui aussi pensait pouvoir« rentabiliser » sa situation compromise. En annonçant le « retrait » de sa candidature, il voulait simplement donner un sens politique vertueux à ce qui n'était qu'une irrégularité pour une fois « déjouée », pour des motivations pas plus vertueuses par ailleurs. Le rejet de sa candidature par souci d'équité et de légalité ne peut convaincre personne pour plein de raisons, dont la plus évidente est celle-ci : « l'autorité » des élections ne s'est tout de même pas dotée, entre la poire et le fromage, d'une nouvelle armure d'indépendance et de courage politiques ! Et ce n'est pas la spectaculaire sortie du chef de l'ONM qui va changer les choses. Il faut juste lire ou écouter attentivement ce qu'il reproche au FLN pour se rendre compte que sur le fond, il ne lui... reproche pas grand-chose. En tenant le ruineux bilan du FLN dans l'incarcération pour corruption de trois de ses derniers chefs et... l'épisode de la candidature de Baâdji, M. Mohand Ouamar Belhadj n'est pas forcément dans l'esprit qu'on veut bien lui prêter.S. L.
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Posté Le : 08/05/2021
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Slimane Laouari
Source : www.lesoirdalgerie.com