Algérie

Sauver l'Eniem



Un livre ne suffirait pas pour écrire l'histoire des échecs des plans de redressement financier d'entreprises publiques. L'Entreprise nationale des industries de l'électroménager (Eniem), ancien fleuron de l'industrie algérienne, qui survit grâce au sérum depuis plusieurs années, cherche encore à s'accrocher à des bouées de sauvetage. L'Etat n'a jamais abandonné cette entreprise eu égard à son rôle social, notamment la préservation des emplois, mais le retour à la réalité économique incite à exploiter toutes les voies qui permettraient de se remettre d'aplomb sans compter sur le soutien financier des pouvoirs publics.La nouvelle vision a été clarifiée par le ministre de l'Industrie et de la Production pharmaceutique, Ali Aoun : seule l'ouverture du capital de l'Entreprise nationale des industries électroménagers (Eniem) pour un partenariat national ou étranger pourrait sauver l'entreprise. Mais dans quel cadre réaliser ce partenariat ' Si L'Etat ne veut pas se désengager de l'entreprise, tant que le ministre affirme que «l'Etat ne lâchera pas l'entreprise» et qu'il «n'y aura pas de privatisation», on ne verrait qu'une option qui se présente, le partenariat public-privé (PPP). Mais, là également, on pourrait être confrontés à des difficultés pour trouver des partenaires qui manifesteraient leur intérêt à s'engager dans une entreprise au bord du gouffre financier, ainsi que d'autres problèmes liés au cadre juridique des PPP.
Selon la Déclaration de politique générale du gouvernement, un avant-projet de loi relative aux conditions de mise en ?uvre du partenariat public-privé (PPP), notamment l'encadrement de cette nouvelle forme de financement, a été élaboré par le gouvernement (achevé au début de l'année en cours), afin de diversifier les modes de financement des projets d'investissement, mais on ne sait pas où en est-on avec cet avant-projet de loi ' Il y a, en sus, la problématique de la dette que traîne l'entreprise, dont l'éventualité de son effacement a été écartée par le ministre. «Pour effacer la dette d'une entreprise, il faudrait que celle-ci produise et enregistre des bénéfices», a-t-il relevé, mais est-ce que cela ne constituerait pas un obstacle pour les partenaires privés, qui seraient prêts à financer la machine de production, à travers un «indispensable» plan de modernisation et de relance de la production, comme l'a souligné le ministre, mais pas essuyer ses dettes '
Enfin, il n'est pas dit que cela se réalisera du jour au lendemain, et il faudrait assurément baliser le terrain pour cela. Tout le monde doit savoir à quoi s'attendre lors des discussions qui seront entamées à partir de lundi prochain entre le ministère de tutelle et les responsables de l'Eniem (cadres dirigeants et partenaire social). Le succès de cette opération, ou de son échec, aura ses effets sur d'autres entreprises qui n'attendent qu'un signe du gouvernement pour ouvrir leur capital social au privé. Tout pour sauver l'Eniem '
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