Algérie

Sauvegarde de la vieille ville Retour à la case de départ



A Constantine, il faut l'avouer, le plan permanent de sauvegarde de la vieille ville, comme son nom ne l'indique pas, n'a vraiment de permanent, au jour d'aujourd'hui, que les cycliques avis d'appels d'offres, et les uns chassant les autres, la sélection improbable des bureaux d'études, au gré des saisons, dédiées par oukases administratifs, au sauvetage de la mémoire. Sur ce registre, le récent avis d'appel d'offres qui vient d'être lancé, par la direction de la Culture de Constantine, au motif de «la restauration et la mise en valeur de la Médina», prend les allures d'un authentique «aveu d'impuissance», tellement il ramène l'ensemble du processus, enclenché jusque-là, à la case départ. Sinon, comment comprendre - et ils sont nombreux, sur le vieux rocher, à formuler aujourd'hui, la même interrogation -, que le fameux «Master Plan», laborieusement finalisé en 2005, par les experts italiens de l'université Roma III, commandé, pour rappel en 2003 par le ministère de l'Habitat, suivi de près, disait-on, à l'époque, par l'université Mentouri, ne soit plus d'actualité ? Il faut souligner, dans ce sens, que l'expertise en question avait été, en son temps, officiellement «adoubée», en grande pompe, lors d'une cérémonie organisée à la salle des délibérations de l'APW de Constantine, en présence de l'ambassadeur d'Italie, du ministre de l'Habitat et de la Construction M. Hmimid, du ministre délégué à la ville Boukerzaza, du secrétaire général du ministère de la Culture, représentant Mme la ministre Khalida Toumi, des autorités locales, ainsi que des architectes des deux universités. A l'occasion, les uns et les autres avaient déclaré, doctement, et à qui voulaient bien les entendre, que l'étude d'assainissement et d'aménagement de la Médina, décliné par le «Master Plan» italien serait le socle annoncé, sur lequel allait prospérer, dans le respect de ses spécificités, la renaissance, si longtemps attendu, de la Médina. Depuis, près de trois années se sont écoulées, et tout ce beau monde, dont le maître mot, ne pas perdre de temps, a fait long feu, est bien forcé de reconnaître, même à distance, que la sauvegarde a tourné au «sauve qui peut» et Souika, classée patrimoine national, est en déroute, affichant plus que jamais, ses ruines et ses maisons effondrées. La réalité des choses, qui est plutôt têtue à Constantine, renvoie donc, sans autre forme de procès, les experts italiens à leurs chères études et leur «Master Plan» non plus. En attendant qu'un autre chapiteau, sans frontières, soit planté pour accueillir les prochaines études et les autres plans de sauvegarde, ce n'est pas la volonté qui manque, à cet effet, la sauvegarde de la Médina de Constantine, participera plus sûrement, d'une année à l'autre, du rituel «fermeture des plis» avant démolition.


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