Algérie

Satisfaits de l'échec


Satisfaits de l'échec
Décidemment, ceux qui dirigent le sport algérien sont capables de toutes les perversions.On savait qu'ils seront très nombreux à revendiquer leur contribution à la seule médaille gagnée par l'Algérie à l'occasion des JO de Londres. Prévision confirmée : tous ceux qui rodaient dans les fédérations - où il y a tant à manger, à boire et à détourner - sont venus apporter leur touche à l'«accueil triomphal» réservé au nouveau champion olympique. Ils étaient tout aussi nombreux à la soirée dédiée au champion, organisée mardi dernier.
Et à l'occasion, le ministre de la Jeunesse et des Sports, n'a pas trouvé la moindre gêne pour nous dire ce qu'il pense de l'exploit de Taoufik Mekhloufi. «C'est le fruit d'un travail entamé depuis 2009», a annoncé le premier responsable du secteur. L'assertion ministérielle repose sur un plan de travail que la tutelle évoque dès que c'est nécessaire. Sauf que le plan en question est une pure virtualité. Les résultats sont bien là pour illustrer la qualité du travail qui se fait sous notre ciel. Et, signe d'un degré zéro de responsabilité, il n'y a guère de trace pour une nécessaire remise en cause qu'impose naturellement la médiocrité des résultats obtenus. Pire : on a l'impression, en écoutant ces dirigeants, que le temps est à la satisfaction et qu'«on est sur la bonne voie et qu'il faut continuer» à travailler. Avec qui et pour quel objectif ' Personne n'est en mesure de dire un mot. Les sanctions ' Ce n'est pas encore à l'ordre du jour. Il faut attendre ! Des démissions ' Il n'y a même pas d'intention, tant que rente et privilèges servent prioritairement ceux qui sont déjà en place.Et si du côté de la tutelle on ne songe pas à la remise en cause de la politique nationale du sport, la «doctrine» n'est pas si différente au sein du Comité olympique algérien. Cette instance nous surprend par son empressement à évoquer une évaluation de la participation alors qu'elle a refusé de se prononcer sur les objectifs assignés à nos athlètes. Les critères qu'on a zappé pour la définition des objectifs sont soudainement exhibés pour une évaluation qu'on s'efforce de positiver, quitte à cacher la vérité. Selon le président du COA, «un bilan d'évaluation se fait par rapport à des critères et le premier critère c'est les résultats obtenus lors de cette édition des JO par rapport aux précédentes éditions. On peut dire qu'une médaille d'or, alors que ça fait plus de dix ans que l'Algérie n'a pas eu de médaille en vermeil, est une évolution positive». Les Algériens comprennent désormais pourquoi nos responsables se sont interdits de déclarer que nos athlètes iront à Londres pour faire mieux que Pékin. Aujourd'hui, ils établissent la comparaison qu'ils veulent voir. Au pays où les responsables sont satisfaits de l'échec, l'évaluation objective peine à se faire une raison.
A. Y.
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