Algérie

Satisfaction en demi-teinte chez les commerçants



L'annonce de l'allègement des mesures de restriction imposées depuis la seconde vague de l'épidémie a, de prime abord, comme soulagé quelque peu la population d'Oran et des professionnels du commerce. Mais à y regarder de plus près, notamment du côté des commerçants, la satisfaction paraît mitigée car, au final, les nouvelles mesures sont loin de répondre à leurs attentes surtout pour les restaurateurs et autres propriétaires de fast-foods, les cafetiers, ainsi que pour l'ensemble des activités de services, si l'on se fie à certains témoignages.Au quartier El-Akid, à Oran-Est, où la concentration des restaurateurs, fast-foods, cafetiers est phénoménale, le maintien des restrictions, malgré l'allègement (horaires d'ouverture et vente à emporter uniquement), a plombé le moral des commerçants qui en attendaient davantage . "Si au moins ils nous laissaient ouvrir jusqu'à 23h, mettre quelques tables. Pour nous, le vrai travail commence à 20h et au-delà !...", confie un patron d'un fast-food. Dans ce secteur, les employés n'ont majoritairement pas de couverture sociale.
D'anciens employés de restaurants et pizzerias ont trouvé la parade en se reconvertissant en livreurs à domicile avec d'autres jeunes qui tentent "pour la khobza", selon la formule populaire, de tirer parti de cette situation exceptionnelle. Les cafetiers également "râlent", la vente à emporter ne comblant pas les pertes qu'ils subissent. Là aussi, les employés ont majoritairement été remerciés, ceux qui ont été gardés ont dû accepter des coupures nettes dans leur salaire. Selon le coordinateur local de l'Union générale des commerçants et artisans algériens Oran, "le rallongement d'une heure ne changera pas grand-chose".
"Depuis le début de l'épidémie, et surtout durant la période où les activités ont été suspendues pendant trois mois, ce sont plus de 100 commerces qui ont fait faillite et qui ont fermé. Surtout les salles des fêtes, des agences de voyages, les hammams et douches. Beaucoup n'ont pas tenu", égrène-t-il. Notre interlocuteur a également évoqué un autre domaine peu visible : les petits ateliers de confection vestimentaire et les maroquineries ayant été contraints de réduire de plus de moitié leurs activités et leurs employés, faute de matière et en raison de la contraction du marché.
D. L.


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