Le vieux de 77 ans ne veut pas déroger à l'ancienne règle africaine qui veut que le tenant du pouvoir y reste jusqu'à la mort. Sassou Nguesso, un des derniers de cette espèce de dirigeants du continent, part pour un autre mandat dans un pays où il règne depuis 36 ans déjà.Quelque 2,5 millions d'électeurs avaient rendez-vous hier avec les urnes au Congo-Brazzaville au premier tour d'une élection présidentielle où l'indétrônable président sortant Denis Sassou Nguesso qui rempile pour un quatrième mandat est donné favori face à six adversaires qui mettent déjà en cause la transparence du scrutin. "Un coup, K-O", ont annoncé les affiches de campagne du président-candidat, 77 ans dont 36 au pouvoir, tout à sa volonté de valider dès dimanche un nouveau mandat de cinq ans. L'ancien officier a déjà été réélu trois fois depuis 2002.
Au fil d'une campagne sans incident, il a déroulé ses deux priorités, la jeunesse et le développement de l'agriculture, pour rompre avec l'économie de la rente pétrolière et la dépendance aux importations. Son principal adversaire, l'opposant historique Guy-Brice Parfait Kolelas, est apparu alité, affaibli dans une vidéo diffusée samedi. "Mes chers compatriotes, je me bats contre la mort, mais cependant, je vous demande de vous lever. Allez voter pour le changement. Je ne me serai pas battu pour rien", a déclaré M. Kolelas, 60 ans, qui a été testé positif à la Covid-19 vendredi après-midi. M. Kolelas qui devait être évacué hier vers la France n'avait pas pu tenir son dernier meeting de campagne à Brazzaville. Autre principal candidat d'opposition, l'ancien ministre des Finances, Mathias Dzon, a prévenu sur RFI qu'il n'accepterait sans doute pas les résultats officiels car "la commission électorale actuelle est une commission partisane, qui ne prévoit que la victoire du candidat au pouvoir".
"La seule incertitude est quel score M. Sassou demandera à la commission électorale prétendument indépendante de lui attribuer", ironise également le célèbre romancier congolais Emmanuel Dongala, depuis sa résidence aux Etats-Unis. Les adversaires du président sortant ont déjà dénoncé le vote anticipé jeudi des membres des forces de sécurité (entre 55 000 et 60 000), source de fraude potentielle selon eux. La conférence épiscopale s'est vu refuser l'accréditation d'observateurs électoraux dans les bureaux de vote par les autorités. Un activiste des droits humains, Alexandre Dzabana, a été arrêté dix jours avant le scrutin. Il existerait des preuves de son implication dans une tentative de déstabilisation des institutions, d'après le ministère de la Communication. Une journaliste de RFI, spécialiste du pays depuis 2015, a été également déclarée personne indésirable à Brazzaville pour couvrir ces élections.
Plusieurs observateurs redoutaient une coupure d'internet dès l'ouverture des bureaux de vote à 7h00, comme en 2016 lors de la réélection violemment contestée de DSN. Dans une déclaration de son porte-parole, le Secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, "appelle toutes les parties prenantes à ?uvrer en faveur d'un processus électoral apaisé". Sassou Nguesso a pris le pouvoir en 1979. En 2015, il a fait sauter le verrou constitutionnel qui limitait à deux le nombre de mandats présidentiels, avant les violences post-électorales de mars 2016. Depuis des années, le pouvoir congolais est au centre d'une enquête en France. En 2017, des proches du président congolais y ont été mis en examen pour "blanchiment de détournement de fonds publics" dans l'affaire dite des "biens mal acquis", qui vise également les familles au pouvoir au Gabon et en Guinée équatoriale.
R. I.
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Posté Le : 22/03/2021
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : R I
Source : www.liberte-algerie.com