Algérie

Sarkozy reconnaît la responsabilité de la France dans «l'abandon» des harkis


Sarkozy reconnaît la responsabilité de la France dans «l'abandon» des harkis
Cinquante ans après la fin de la guerre d'Algérie, le président Nicolas Sarkozy a reconnu la «responsabilité historique de la France» dans l'abandon des harkis. «La France se devait de protéger les harkis de l'Histoire. Elle ne l'a pas fait.
C'est cette responsabilité que je suis venu reconnaître», a-t-il déclaré. Le président français était en déplacement à Rivesaltes (Pyrénées-Orientales), une commune située à quelques kilomètres de Perpignan. Au bout d'un chemin en terre, à l'écart d'un champ d'éoliennes, se trouvent toujours, à l'abandon, les vestiges d'un camp où ont été parqués, à partir 1962 et jusqu'au milieu des années 1970, plusieurs dizaines de milliers de harkis. Sur cette plate étendue, le président français a déposé une gerbe de fleurs. Pour l'occasion, il s'était adjoint la compagnie de deux figures symboles de la «diversité» : la secrétaire d'Etat à la jeunesse et à la vie associative, Jeannette Bougrab, et la présidente de l'Agence nationale pour la cohésion sociale et l'égalité des chances (ACSE), Salima Saa. La presse française a indiqué que depuis le geste surprise de M. Sarkozy, les réactions des représentants locaux des harkis sont mitigées, partagées entre satisfaction et regrets de la visée «électoraliste» de l'annonce. Mohamed Bounoua, président d'une association a déclaré : «C'est un peu tard, mais c'est bien. Cela aurait été juste un peu mieux il y a un an, plutôt qu'à quelques jours de l'élection.» Interrogé par un journaliste, Djelloul Mimouni, le président de l'une des plus grosses associations de harkis de la région, l'AJIR 66, et membre du collectif Nord-Sud, qui regroupe une soixantaine d'associations à travers la France, s'est montré aussi très réservé. Au début du mois d'avril, il faisait partie d'une délégation reçue par François Hollande et a boycotté la visite du président à Rivesaltes. Pour lui, M. Sarkozy n'a reconnu la responsabilité de la France que de façon «incomplète et relative». M. Mimouni regrette notamment que seul «l'abandon» des harkis ait été reconnu, et non pas aussi les «massacres» dont ils ont été victimes. «Ce n'est pas la même chose pour ouvrir la voie à des compensations matérielles», a-t-il indiqué. Dans un communiqué rédigé dimanche 15 avril, il appelle à voter pour François Hollande, selon le journal. «Une page sombre de l'histoire de France se tourne. (...) Il n'est jamais trop tard pour bien faire», estime toutefois Amar Meniker, président du Collectif génération harkis. Dans son discours du samedi, le chef de l'Etat a aussi lâché sur un point de friction de longue date avec les harkis : la participation de l'Etat au mémorial du camp de Rivesaltes. Depuis plus de dix ans, le terrain est abandonné aux pousses de thym sauvage et aux oliviers. Un bras de fer oppose l'Etat au Conseil général et au Conseil régional (socialistes) qui ne veulent pas prendre seul à leur charge les 25 millions d'euros du projet. Le président français a également promis la construction d'un «monument national» à Paris. Selon un journal français, Nicolas Sarkozy s'est rendu à Bompas, une commune proche de Perpignan. Il s'est exprimé au sujet des harkis mais cette fois-ci en qualité de candidat. Au cours du meeting, il a expliqué qu'il hait le mot «repentance». «La repentance, c'est s'excuser (...), ici, j'ai voulu dire que la France avait une dette morale», a-t-il indiqué, selon le journal.


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