Algérie

Sarkozy qualifie le Hezbollah libanais de « terroriste »



Une menace pour le dialogue de Paris Paris se tire-t-elle une balle dans le pied ? La rencontre interlibanaise, à l?initiative de la France, qui doit avoir lieu du 14 au 16 juillet dans la banlieue parisienne, semble être remise en question après les déclarations du président français Nicolas Sarkozy - actuellement en tournée en Algérie et en Tunisie -, qualifiant le Hezbollah de « terroriste ». M. Sarkozy, cité par son porte-parole, a affirmé lundi avoir pour objectif que le Hezbollah « arrête ses actions terroristes » et « redevienne un parti politique presque comme un autre ». Il a également déclaré qu?il ne recevra pas ni ne rencontrera les délégués du Hezbollah qui doivent participer à la table de dialogue interlibanaise. Le président français a tenu ces propos en recevant les familles de trois soldats israéliens dont un a été fait prisonnier par le Hamas et les deux autres par le Hezbollah en 2006. Le parti de Hassan Nasrallah a, pour sa part, estimé que les propos de M. Sarkozy avaient pour but de « satisfaire le lobby sioniste » sans préciser son intention de participer ou non à la rencontre. Des organisations de la communauté juive de France avaient interpellé M. Sarkozy sur la participation de membres du parti libanais chiite à la rencontre. « Si le Hezbollah est un mouvement terroriste, pourquoi a-t-il été invité à participer à la rencontre en France ? », s?est interrogé Mohammed Fneich, un des ministres démissionnaires du Hezbollah, qui doit représenter le parti à la réunion. « Nous ne sommes pas des terroristes, mais un mouvement de résistance. Les Français savent cela à travers nos contacts avec eux qui ne se sont pas arrêtés », a-t-il ajouté. L?ensemble des partis politiques libanais, y compris d?opposition (le Hezbollah, le CLP de Michel Aoun et une partie de la gauche), ont favorablement accueilli l?initiative française et se disent prêts à se rendre à Paris « dans un esprit d?ouverture », à moins de trois mois d?une échéance cruciale, l?élection présidentielle, prévue le 25 septembre. Le responsable des relations extérieures du Hezbollah, Nawaf Moussaoui, lui aussi sur la liste des participants, avait souligné que cette initiative était « l?expression d?une volonté de se tenir aux côtés des Libanais sans prendre parti ». Or, Paris semble avoir pris parti, alors que la France veut - sous la houlette de M. Sarkozy - reprendre l?initiative au Liban, vieille zone d?influence française. A rappeler que l?Union européenne s?est toujours refusé à faire de même, alors que les Etats-Unis ont placé le Hezbollah sur leur liste des « organisations terroristes ».


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