Algérie

Sarkozy, Le Pen et De Villiers y ont remporté près de la moitié des suffrages Perpignan au centre de la guerre mémorielle



Pas de répit sur le front de la guerre des mémoires. Le passé algérien dela France risque fort de s'inviter dans la campagne pour les législatives. Dumoins dans les contrées du sud à forte concentration de rapatriés et denostalgiques de «l'Algérie française».Des anciens de l'OAS se sont donnés rendez-vous le 7 juin à Perpignan, aucoeur des Pyrénées-Orientales. Motif de ce rassemblement sollicité à l'appel del'Association amicale pour la défense des intérêts moraux et matériels desanciens détenus et exilés politiques de l'Algérie française (Adimad):l'organisation d'un hommage à la mémoire d'Albert Dovecar et Claude Piegts,deux activistes de l'organisation. Condamnés à mort pour l'assassinat, le 31 mai 1961 à Alger, au plus fortde la terreur OAS, du commissaire central d'Alger, Roger Gavoury, ils ont étéexécutés le 7 juin 1962. Ils faisaient partie du «commando Delta» dirigé par lelieutenant Roger Degueldre, un des hommes les plus sanglants de l'Organisationde l'armée secrète. Prévu dans l'un des cimetières de la ville, lieu d'implantation d'unestèle érigée à «la mémoire» des activistes, le rassemblement suscite d'ores etdéjà une vive colère dans les milieux anti-OAS. L'Association nationale pour laprotection de la mémoire des victimes de l'OAS y voit une «forme d'expressionde l'apologie de crimes de guerre» et une «injure à la mémoire» des victimesfrançaises de l'organisation terroriste. Irritée par l'initiative de l'Adimad,l'association des victimes de l'OAS «n'a pas l'intention de laisser se déroulerune manifestation honteuse». Et mieux, pour le faire savoir, elle a décidé debattre le rappel de ses membres et sympathisants pour un contre-rassemblementle même jour et au même endroit.«L'objectif consistera à empêcher, de la façon la plus résolue,qu'hommage soit à nouveau publiquement rendu par leurs thuriféraires àd'anciens terroristes, érigés en martyrs et héros aux termes d'un discoursrévisio-négationniste auquel l'élu que vous êtes ne peut souscrire», met-elleen garde dans une lettre adressée au maire UMP de Perpignan, Jean-Paul Alduy.Connue pour sa dimension artistique et culturelle - elle abrite lecélèbre Festival éponyme -, Perpignan est située dans le Languedoc-Roussillon,pays du bouillant Georges Frèche et terre d'attache du monde rapatrié.L'extrême droite y a toujours réalisé des scores inespérés. Au premier tour dela présidentielle, Nicolas Sarkozy - dont le clin d'oeil aux «anciensd'Algérie» a marqué ses meetings sudistes - a remporté 33,84% des suffrages.Une mise bien supérieure à son score national. 14,6% des voix se sont portéessur Jean-Marie Le Pen, auxquelles s'ajoutent les 1,66% de Philippe de Villiers.Ségolène Royal a été créditée de 26,65%. L'Association nationale pour la protection de la mémoire des victimes del'OAS demande au préfet des Pyrénées-Orientales l'interdiction pure et simpledu rassemblement de l'Adimad. Dans sa lettre au représentant de l'Etat, elle seprésente comme un rassemblement d'anciens rapatriés qui «tiennent l'OAS pourresponsable de leur départ d'Algérie». Une précision qui tranche avec le pointde vue en vogue chez les porteurs de l'article 4 de la loi du 23 février. Unemajorité d'entre eux désigne le FLN comme le responsable du départ massif despieds-noirs et des harkis. Poussée par une lecture passionnée des évènements,elle va jusqu'à attribuer au même FLN la formule ultra de «la valise ou lecercueil».


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