Algérie

Sarkozy : «Je ne veux pas que les immigrés votent»



Alors que la droite agite le droit de vote des étrangers extra-communautaires aux élections locales, comme épouvantail, Hollande assure qu'il tiendra cette promesse de la gauche.
Cela fait 30 ans que la question fait débat. Elle était l'une des 110 propositions du candidat François Mitterrand en 1981. Le droit de vote des étrangers non communautaires aux élections locales : «Je l'ai inscrit parmi les 60 engagements, c'était vrai avant le premier tour, c'est toujours vrai après, assure François Hollande. Ma position est connue.» A l'adresse de Nicolas Sarkozy qui y était favorable «à titre intellectuel», en 2007, il lance : «Mieux vaut avoir de la constance que de la contradiction.»
Invité sur France 2, le 24 avril dernier, Nicolas Sarkozy assure qu'il n'a «jamais fait ou voulu» mettre en place une telle mesure, avant d'admettre qu'il y avait été favorable «il y a quinze ans». En octobre 2005, dans un entretien au journal le Monde, Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur, avait déclaré vouloir «renforcer la chance de l'intégration pour les étrangers en situation légale, le droit de vote aux municipales en fait partie». Et il avait annoncé sa volonté d'ouvrir un débat «serein et réfléchi» sur le sujet.
En juin 2006, Nicolas Sarkozy recule et annonce que cette proposition ne sera pas intégrée à son programme de candidat à l'élection présidentielle de 2007, ni au programme législatif de l'UMP. Candidat à sa réélection en 2012, il critique, dès le mois de novembre 2011, la proposition de loi de la gauche soumise au Sénat. Après le 1er tour, il attaque frontalement son concurrent François Hollande dans l'espoir de convaincre les électeurs du FN en vue du second tour. A l'UMP, on martèle que les Français, dans leur majorité, sont opposés au droit de vote des étrangers aux élections locales. Fin novembre 2011, un sondage BVA, publié par Le Parisien montre que 61% des Français adhèrent à l'idée du vote des étrangers pour les élections locales. Cette adhésion est majoritaire dans la quasi-totalité des catégories de population.
Une évolution de l'opinion que le candidat Nicolas Sarkozy a décidé de ne pas prendre en compte, contraint d'aller chercher le vote FN pour conserver une chance d'arriver en tête ce soir. Les Etats européens ou extra-européens, qui ont accordé le droit de vote aux étrangers, aux scrutins locaux ou nationaux, avec ou sans condition de réciprocité, ont-ils pour autant perdu leur identité ' Ont-ils été communautarisés ' La raison est ailleurs et Nicolas Sarkozy, acculé par François Hollande, lors de leur face-à-face mercredi soir, a fini par le dire : «Je ne veux pas que les immigrés votent.»




Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)