Algérie

Sarkozy face au dilemme de la brigade militaire arrêtée en Syrie


En ces moments décisifs pour la campagne électorale en France, deux revers subis dans la même journée doivent avoir des conséquences désastreuses pour le candidat concerné. Surtout quand ce dernier ou ses principaux collaborateurs ne cessent de cumuler des erreurs qui projettent leur pays et sa population vers un avenir incertain.La polémique créée par le «nazisme» du ministre de l'Intérieur français, Claude Guéant, qui avait déclaré : «Il faut protéger notre civilisation car toutes ne se valent pas.» Une incitative sentence qui, sans états d'âme, a été revendiquée par Nicolas Sarkozy lui-même et le secrétaire général de son parti politique. Suite aux réactions qui ont suivi, ils sont allés jusqu'à marteler qu'il s'agissait de «propos de bon sens et que la polémique était ridicule». Ce qui doit donner à réfléchir à cette minorité d'origine maghrébine ou africaine sur ses intentions de vote. Elle sait ce qui l'attend si, par malheur, l'actuel président, déjà qualifié chez lui de «produit toxique», est reconduit dans son rôle de va-t'en-guerre. La semaine dernière, Sarkozy a été désavoué par les sénateurs qui ont rejeté le projet de loi sur le fameux massacre arménien et, par conséquent, c'est une bonne déception pour une partie de l'électorat qu'il tente hypocritement de séduire. Mais le plus redoutable scénario se déroule en Syrie. Il devient un véritable cauchemar puisque, à lui seul, il risque de compromettre définitivement les chances dans la course présidentielle. Tous les médias français évitent d'évoquer le sujet, y compris celui dont la vie d'une de ses journalistes fait l'objet d'un marchandage politique qui risque de lui coûter la vie. C'est cela sans doute la liberté de la presse et les valeurs «de la civilisation, du régime ou de la société, qui accordent la même place et les mêmes droits à des hommes et à des femmes». La victime n'est autre que la journaliste du Figaro Edith Bouvier qui a été blessée à Homs par les rebelles, juste au moment où les services syriens spécialisés étaient parvenus à arrêter une brigade française de transmission composée de 120 militaires, à Zabadani. Un coup très compromettant qui n'a pas été révélé à l'opinion publique française. Tout de suite, le plus que décevant ministre de l'Intérieur Alain Juppé (un autre produit toxique) s'est déployé auprès de son homologue russe Sergueï Lavrov, pour trouver une solution en vue d'obtenir une intervention pour libérer les 120 militaires. Cette démarche sanctionnée par l'échec n'a pas, elle non plus, été commentée par la presse française. Dites donc, c'est cela la liberté de la presse ! Surtout quand les Français n'ont plus de cartes en main pour exercer une quelconque pression sur le pouvoir syrien. Ce qui va provoquera à Tunis un éclat de voix entre le piteux ministre français et son homologue de la sous-traitance américaine, Ard El-Hidjaz. Mis à part évidemment le cas de cette malheureuse journaliste au sujet de laquelle tout a été fait pour bloquer son évacuation vers le Liban. Cette opération a été réussie malgré la diplomatie française, qui n'a pas hésité à mentir à ses députés quand elle a été interpellée en direct. Effectivement, au moment où des responsables libanais affirmaient que cette journaliste était bien arrivée à Beyrouth, le ministre des Affaires étrangères français soutenait sans vergogne le contraire, espérant arriver à négocier toutes les divergences avec le gouvernement syrien. Avec comme priorité, bien sûr, la libération de la brigade militaire dont la détention risquerait de coûter cher sur le plan électoral. Pourtant, les observateurs de toute la planète vont être conviés à une comédie dont le ridicule n'a jamais été atteint. C'est Sarkozy qui va se fendre en revendiquant sa réussite politique ayant abouti à l'évacuation de la journaliste, en se déclarant «heureux que ce cauchemar prenne fin». Une heure après cette fanfaronnade, il sera démenti par ses propres services de l'Elysée et sera même obligé de revenir sur ses déclarations, en expliquant qu'il n'a pas été confirmé que l'intéressée soit en sécurité au Liban. «Je me suis montré imprécis, je m'en excuse», dira-t-il. Effectivement, sur le plan diplomatique, la «bourde» est trop grosse même si son ministre fait preuve d'un ridicule amateurisme avec ses méthodes honteuses et criminelles. Il reste à savoir pourquoi le gouvernement syrien n'exploite pas cette situation pour ridiculiser ce gouvernement occidental qui veut coûte que coûte le déstabiliser. Non seulement sur le plan politique mais aussi sur le plan militaire. En plus de l'armement des opposants, la présence de ses soldats sur le sol syrien équivaut à une déclaration de guerre dont les responsabilités doivent être assumées. Il va sans dire que seuls les responsables syriens peuvent apprécier les implications politiques à leurs avantages. Mais ils rendraient une gigantesque contribution s'ils débarrassaient l'humanité de ces camelots de la politique. Il suffirait de montrer à l'humanité ces mercenaires arrêtés sur leur territoire. Après tout, il s'agit d'une incursion agressive et inacceptable que le peuple français sera le premier à condamner.
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