Algérie

Sarkozy et Le Pen, même tactique : de la poudre aux yeux



Discriminationpositive pour l'un, préférence nationale pour l'autre, Sarkozy et Le Penvisent, on s'en doute, par ces slogans, tous les Français d'origine étrangère,et particulièrement maghrébine et africaine. Ces propos de campagne électoralene s'appliquent pas bien entendu à la famille Sarkozy qui elle est d'originehongroise, ni à celle de Bruno Megret, aujourd'hui allié de Le Pen et dont lamère, Colette Constantinidès, est d'origine grecque et l'épouse CatherineRascowski d'origine polonaise, n'est-ce pas monsieur Le Pen ? Sarkozy a viteoublié que c'est lui qui a attisé le feu des banlieues en traitant de racailleles habitants de ce que le langage technocratique français appelle les ZUS(zones urbaines sensibles). Cette racaille des banlieues n'est autre pourSarkozy que la version moderne des indigènes des colonies françaises. Quant àLe Pen qui préférerait voir les émigrés rentrer chez eux pour laisser la placeaux vrais Français, dont il exclut du reste Sarkozy, ce fils d'immigré hongroiscomme il se plaît à le chanter partout, il met aujourd'hui, et à quelques joursdes élections, de l'eau dans son vin en allant dans les banlieues rendre visiteà ces mêmes immigrés pour faire du « racolage » de voix. Il n'est plus questionde rentrer chez eux avant les élections.Cesgesticulations de foire ne trompent personne. Ces Français d'adoption ne sontpas dupes messieurs ! Ils ont tous en mémoire des affaires de discriminationraciale, à l'image de celle que nous vous rappelons ci-après et qui est desplus édifiante quant à l'avenir que réservent ces candidats à ceux qui lesécoutent ou qui seraient tentés de les suivre et de voter pour eux. Tous lesFrançais et le monde entier ont suivi cette affaire du transformateur qui coûtala vie à de jeunes fils d'immigrés de la troisième génération, dont lesgrands-pères ont puissamment contribué au développement de la France pendant lapériode des « trente glorieuses », n'en déplaise à Le Pen et à ses adeptes. Cette justice àdeux vitesses qui était de rigueur chez Sarkozy, le ministre de l'Intérieur, etqui tenterait bien Le Pen au cas improbable où il serait élu, nous ladémontrons par cette affaire qui a ébranlé la France, et qui pourtant a étédifféremment traitée que cette autre affaire beaucoup plus grave qui eut lieuun mois avant. Elle eut pour théâtre un quartier chic de Paris et nous vous enrappelons les faits:le 17 septembre2005, un jeune homme du nom de Arthur Galouze de Villepin qui avait le même âgeque les deux enfants du « transformateur », s'est fait « serrer » (arrêter) parla brigade mobile de la police parisienne sur une avenue du 16èmearrondissement de la capitale pour bagarre, à l'issue d'une soirée arrosée.Après plainte des voisins, Arthur qui fut interpellé par le brigadier depolice, a tendu son téléphone portable au représentant de la... loi. A l'autrebout du fil, la voix de son illustre papa fit de l'effet puisque le brigadierclaqua les talons et tout est rentré dans l'ordre. Cette histoiren'a eu aucune suite, si ce n'est peut-être un discret rapport mis sous lecoude, au cas où, par le ministre de l'Intérieur de l'époque, c'est-à-dire lecandidat Sarkozy. Un mois plus tard, soit le 27 octobre, et à quelqueskilomètres de là, Zyad Benna, 17 ans, fils d'un artisan tunisien, et Bouna,même âge, d'origine mauritanienne, tombent sur une patrouille de police enopération, alors qu'ils revenaient d'un match de football. Devant l'attitudepeu amène des policiers à leur égard, ils ont paniqué et ont fui. Poursuivispar les policiers de Sarkozy alors qu'ils n'avaient rien à se reprocher, ilssautèrent un mur d'enceinte et se réfugièrent dans un transformateur électriquepour être à l'abri d'une éventuelle punition. La suite, on la connaît ! Cette histoiredéclenchera deux semaines d'émeutes, ce qui eut pour effet de décréter, parl'administration de Sarkozy, un état d'urgence et un couvre-feu sélectif quinous a rappelé à nous Algériens et à nos émigrés, celui instauré jadis parEdgar Faure en Algérie, repris par la France de Guy Mollet puis de MauricePapon, et qui concernait alors de manière sélective les grands-parents desjeunes beurs que ces mêmes Le Pen et Sarkozy « draguent » aujourd'hui pourleurs voix. Pour que la France évite une nouvelle catastrophe pareille ou pireque la poussée de l'extrême droite de 2002, il faut autre chose que les solutions« d'exclusion » que préconisent Sarkozy et Le Pen. Il faudrait plutôt uneégalité des chances pour tous les Français blacks, blancs, beurs. Il faudraitsurtout mettre fin à la triple injustice, sociale, économique et raciale, etramener vers l'école les milliers d'enfants qui l'ont désertée, et doser avecdiscernement prévention, dissuasion et sanctions, y compris pour les fils denantis et de personnalités (n'est-ce pasmonsieur Sarkozy ?). Pourtant, rien n'y est moins propice que le climat politiqueactuel, où la fin d'un règne se conjugue avec une compétition acharnée, oùl'invective, les peaux de bananes et les coups bas se succèdent.


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