Algérie

Sarkozy et Cameron en Libye: Français et Britanniques veulent marquer «leur» territoire


Premiers dirigeants occidentaux à venir en Libye depuis la chute de Mouammar Kadhafi, le président français Nicolas Sarkozy et le Premier ministre britannique David Cameron ont été accueillis «en héros» jeudi en Libye où les forces du Conseil national de transition (CNT) ont affirmé être entrées à Syrte, l'un des derniers bastions pro-Kadhafi. Le président français a affirmé, lors d'une conférence de presse commune avec M. Cameron et les dirigeants du CNT à Tripoli, que Mouammar Kadhafi était encore «un danger» et qu'il y avait donc «un travail à terminer», le Premier ministre britannique promettant d'aider à sa traque. «Nous devons poursuivre la mission de l'Otan jusqu'à ce que tous les civils soient protégés et jusqu'à ce que notre travail soit terminé», a souligné David Cameron, ajoutant: «Nous vous aiderons à trouver Kadhafi et à le présenter devant la justice».

Cameron a expliqué que l'Otan poursuivrait sa mission tant que des régions libyennes, notamment Syrte et plusieurs oasis du Sahara resteraient sous contrôle des pro-Kadhafi. «Ceux qui pensent encore que Kadhafi a encore une place au gouvernement ou dans le pays doivent se défaire de cette idée. Il n'en a aucune. Il est temps pour lui de se rendre», a-t-il encore lancé. Peu après ces déclarations, les forces armées du CNT à Misrata ont affirmé que leurs combattants étaient entrés dans Syrte. «Il y a encore de la résistance mais nos combattants pourront la surmonter», a déclaré à l'AFP Fathi Bachaga, un porte-parole militaire.

Jeudi matin, des centaines de pick-up surmontés d'armes lourdes étaient parties de Misrata vers l'est en longeant la côte. Au carrefour d'Abou Qarin, le convoi, de 900 véhicules selon le Conseil militaire de Misrata, s'était divisé pour encercler Syrte sur trois fronts. Les forces pro-CNT ont été aidées par les frappes de l'Otan, qui ont touché huit cibles mercredi dans la région de Syrte. Dans un message diffusé mercredi soir, le colonel Kadhafi avait accusé l'Otan de «terrorisme et de destructions indescriptibles à Syrte», selon la chaîne Arraï basée en Syrie. Environ 15% du dispositif des pro-Kadhafi reste opérationnel, a estimé le général Vincent Tesnière, adjoint du commandant en chef de l'état-major multinational air de l'Otan, précisant que l'essentiel de ces forces est concentré sur une zone allant de Tripoli à Sebha (à 400 km au sud) et jusqu'au port de Syrte. A Tripoli, M. Sarkozy a demandé qu'il n'y ait ni «vengeance ni règlements de comptes» en Libye et a appelé les pays ayant sur leur sol des Libyens recherchés à les livrer à la justice internationale. A Benghazi, M. Sarkozy a assuré croire dans une «Libye unie, pas dans une Libye divisée», tandis que David Cameron a jugé «extraordinaire de se retrouver dans Benghazi libérée, dans une Libye libre». Selon un porte-parole de M. Cameron, la Grande-Bretagne devrait débloquer environ 600 millions de livres (688 millions d'euros) d'avoirs libyens. Jeudi, le porte-parole de Mouammar Kadhafi a assuré que ses forces étaient «très bien préparées» aux attaques et étaient déterminées à «résister jusqu'à la victoire et la récupération de la Libye», lors d'une déclaration sur la chaîne télévisée Arraï. «Nous poursuivons notre résistance jusqu'à la victoire, la récupération de la Libye et sa libération totale de ce projet de colonisation. La bataille est loin d'être finie, nous avons toujours la capacité de résister et de vaincre», a dit le porte-parole Moussa Ibrahim lors d'une intervention par téléphone sur la chaîne Arraï. «Nous avons des milliers de combattants, des armes, des munitions, de l'argent et de la légitimité (...) et nous avons des milliers de volontaires bien préparés, prêts sur tous les fronts et déterminés. Il ne nous reste plus que la voie de la victoire», a-t-il insisté.

Hier, au moins onze combattants des forces armées du CNT ont été tués et 34 autres blessés au cours d'une offensive lancée la veille pour le contrôle de la ville méditerranéenne de Syrte. De son côté, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a salué la victoire du peuple libyen, lors d'une visite hier à Tripoli, dernière étape de sa tournée dans des pays du «printemps arabe». A son arrivée, M. Erdogan a été accueilli à l'aéroport par le chef du CNT, Moustafa Abdeljalil et le numéro 2 de cette instance, Mahmoud Jibril. Il s'est ensuite longuement entretenu avec ces dirigeants libyens.


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