Algérie

Sarkozy attaque la justice MIS EN EXAMEN DANS L'AFFAIRE BETTENCOURT



Sarkozy attaque la justice MIS EN EXAMEN DANS L'AFFAIRE BETTENCOURT
Sarkozy (au fond) arrivant au tribunal de Bordeaux qui l'a mis en examen
Les juges cherchent à déterminer si l'ancien chef de l'Etat (2007-2012) a abusé de l'affaiblissement psychologique d'une des vieilles dames les plus riches du monde pour financer sa campagne présidentielle de 2007.
Au lendemain de sa mise en examen pour abus de faiblesse aux dépens de la milliardaire Liliane Bettencourt, l'ex-président français Nicolas Sarkozy, dont l'avenir politique est désormais suspendu à ses déboires judiciaires, a dénoncé hier un «traitement scandaleux». Les juges cherchent à déterminer si l'ancien chef de l'Etat (2007-2012) a abusé de l'affaiblissement psychologique d'une des vieilles dames les plus riches du monde pour financer sa campagne présidentielle de 2007. M.Sarkozy «a considéré que le traitement qui lui était infligé» par la justice «était scandaleux», a rapporté à la radio RTL son avocat Thierry Herzog, s'interrogeant sur l'impartialité du juge Jean-Michel Gentil qui mène l'instruction à Bordeaux (sud-ouest). Alors que Nicolas Sarkozy, aux conférences privées lucratives multiples depuis sa défaite électorale, n'excluait pas un retour en politique, sa mise en examen est «un coup de tonnerre», jugeait hier la presse française. Confronté jeudi à plusieurs membres du personnel de l'héritière de L'Oréal, Nicolas Sarkozy s'est vu notifier une mise en examen (inculpation) «du chef d'abus de faiblesse commis en février 2007 et courant 2007 au préjudice de Mme Liliane Bettencourt», alors âgée de 84 ans. L'affaire a été déclenchée en juillet 2010 par l'ex-comptable des Bettencourt. Elle a déclaré à la police s'être vu réclamer début 2007 150.000 euros en liquide par leur ancien homme de confiance, Patrice de Maistre, afin de les donner à l'ex-ministre Eric Woerth, alors trésorier de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy. Ils s'appuient sur le fait que des membres du personnel de la milliardaire ont déclaré avoir vu Nicolas Sarkozy plusieurs fois au domicile de celle-ci. Une gouvernante, décédée depuis, aurait confié à un chauffeur, que pendant la campagne «M.Sarkozy était venu (...) pour demander des sous». Très proche alors de Mme Bettencourt, un photographe mondain, François-Marie Banier, prête dans son journal, le 26 avril 2007, ces propos à Mme Bettencourt: «De Maistre m'a dit que Sarkozy avait encore demandé de l'argent. J'ai dit oui». Banier et De Maistre ont aussi été inculpés par la justice française pour abus de faiblesse aux dépens de Liliane Bettencourt. Les juges s'appuient aussi sur deux rapatriements d'argent (400.000 euros à chaque fois) depuis la Suisse ordonnés par Patrice de Maistre, le 5 février et le 26 avril 2007, soit juste avant un rendez-vous entre lui et M.Woerth et le jour-même de la mention dans le journal de M.Banier. En France, le délit de financement illégal est prescrit au bout de trois ans, mais pas celui d'abus de faiblesse, puni jusqu'à trois ans de prison et 375.000 euros d'amende. Me Herzog a réaffirmé hier que M.Sarkozy ne s'était rendu qu'une fois pendant sa campagne, le 24 février 2007, au domicile des Bettencourt, pour y rencontrer brièvement André Bettencourt, le mari de Liliane décédé en novembre de la même année. A l'unisson, la droite a dénoncé hier «un acharnement des juges». Pour l'ex-Premier ministre de Sarkozy, François Fillon, sa mise en examen est «aussi injuste qu'extravagante». Un ex-conseiller présidentiel, Henri Guaino, a affirmé que le juge Jean-Michel Gentil avait «déshonoré la justice». Dans la majorité, le numéro un du Parti socialiste, Harlem Désir a jugé ces attaques «insupportables», tandis que la ministre écologiste du Logement, Cécile Duflot, jugeait cet épisode «normal» dans le cadre d'un dossier ayant procédé au total à 17 mises en examen. Alors que la droite reste divisée sur la personnalité incontestable qui pourrait la représenter lors de la prochaine présidentielle de 2017, l'avenir judiciaire incertain de Nicolas Sarkozy qui caressait jusqu'à il y a peu l'idée de revenir sur la scène politique française, est devenu le sien.


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