Algérie

Sarkozy à nouveau rattrapé par son passé



Sarkozy à nouveau rattrapé par son passé
A nouveau ciblé par des attaques liées à son passé présidentiel, Nicolas Sarkozy est menacé d'un fâcheux effet boomerang en pleine course à la primaire de la droite française avant l'élection de 2017.Trahison de son ancienne éminence grise, garde à vue d'un proche ayant dirigé le renseignement intérieur sous son mandat, nouveaux épisodes sur le financement de ses campagnes en 2007 et 2012: depuis lundi, les obstacles se sont accumulés à vitesse accélérée. Les éditorialistes français commentaient hier «l'odeur de soufre» entourant l'ancien président, 61 ans, jugeant à l'instar du quotidien conservateur Le Figaro que ces déboires vont apporter «de l'eau au moulin de tous ses concurrents». Le contexte est déjà tendu pour le candidat à la primaire de la droite des 20 et 27 novembre, qui peine à rattraper son retard face à son principal rival, Alain Juppé, 71 ans. Selon le dernier sondage publié mardi, l'ancien Premier ministre l'emporterait largement au second tour, avec 59% des voix. L'enjeu du scrutin est de taille: compte tenu de l'impopularité record de la gauche au pouvoir depuis cinq ans et de ses querelles internes, le gagnant de la primaire du parti Les Républicains a toutes les chances, selon les sondages, de se retrouver au second tour de la présidentielle face à la candidate de l'extrême droite Marine Le Pen. Une primaire qu'est venu pimenter un brûlot de l'ex-conseiller de l'ombre de Nicolas Sarkozy, Patrick Buisson, publié cette semaine. Cet ancien militant d'extrême droite avait inspiré à l'ex-président le thème de la défense d'une identité nationale fondée sur les racines chrétiennes de la France. La rupture entre les deux hommes est survenue après la révélation que l'éminence grise enregistrait en secret toutes leurs conversations. Son livre, «La cause du peuple», décrit notamment les «manipulations» de M. Sarkozy contre ses adversaires, ou encore son utilisation politique de violences inter-ethniques. Il cite aussi l'appel passé au candidat du parti d'extrême droite Front national, Jean-Marie Le Pen, pour négocier entre les deux tours de la présidentielle de 2007. Patrick Buisson «ne m'intéresse plus», a évacué dès lundi l'ancien président. Il n'a en revanche pas réagi aux déboires judiciaires de l'ex-chef du renseignement intérieur Bernard Squarcini. Son homme de confiance a été placé en garde à vue lundi pour une affaire de trafic d'influence. Un autre ponte de la police judiciaire parisienne pendant son mandat, Christian Flaesch, a subi le même sort. M. Squarcini est cité dans une autre enquête concernant des accusations de financement libyen de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007, sur laquelle la justice française se penche depuis 2013. Dans cette dernière affaire, un élément clé a été transmis à la justice, a révélé mardi une source proche de l'enquête: le carnet d'un ex-dignitaire du régime de Maâmar El Gueddafi qui mentionne une série de versements, 6.5 millions d'euros selon Médiapart, au profit de Nicolas Sarkozy au moment de la présidentielle de 2007. Dernière épine dans le pied cette semaine: la diffusion d'une émission télévisée consacrée à l'enquête sur le financement illégal de sa campagne perdue en 2012 face à François Hollande, affaire pour laquelle il est mis en examen (inculpé). Dans cette émission de France 2, dont un extrait a déjà été diffusé, un ex-responsable des meetings de campagne affirme que M. Sarkozy était au courant du système de fausses factures mis en place pour masquer le dépassement des plafonds de campagne. L'intéressé a toujours démenti. Selon le politologue Pascal Perrineau, ces déboires peuvent avoir deux conséquences: un aspect négatif «où les gens se disent Il n'y a pas de fumée sans feu''» et un aspect «positif où Nicolas Sarkozy va tenter de jouer la victimisation» sur le thème: «Tout le monde m'en veut, le pouvoir judiciaire, les médias, mes anciens collaborateurs». Ces dernières semaines, le candidat à la primaire, qui mène tambour battant une campagne très à droite, a provoqué plusieurs polémiques, en minorant le rôle de l'homme dans le dérèglement climatique ou encore en assurant que toutes les personnes naturalisées Françaises devaient renoncer à leurs origines au profit des «ancêtres gaulois».


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