Algérie

Sarkina, douze ans après...



Avec l'immensecité d'El-Gammas, sur sa droite, apparaît sur les vieux chemins des forêtsjadis verdoyantes d'El-Meridj, une cité fantomatique: Sarkina.Lorsque naissait,vers les années 1980, le projet de bâtir sur ce site, les rêveurs l'avaientdéjà baptisée «la cité du futur». Voilà,pensaient-ils naïvement, ce que sera demain ce lotissement paradisiaque duvieux Sarkina. En fait, ce sont pas moins de 15 ans de procédure qui ont freinéle démarrage du projet pour enfin le libérer vers les années 1995.Sur le papier, lacité Sarkina venait de voir le jour. Les prix attractifs des lots avaient faitbien des émules entre médecins, commerçants, fonctionnaires et enseignants.Mais voilà que pendant ces longues années d'attente, d'espérance et dedéceptions, la cité et ses 1.226 lots est demeurée dans son état primaire,c'est-à-dire à l'état brut, sans la moindre commodité. Bien au contraire, cesont les vols par effraction qui ont pris de l'ampleur forçant de nombreuxbénéficiaires à vendre et quitter les lieux, au plus vite. De tous lespropriétaires de ces lots, seule une centaine ont eu la témérité de bâtir. Lesautres lots sont tristement abandonnés, livrés aux chiens errants et à dejeunes adolescents en quête de «nirvana». Au tout début de l'aventure, tous lesfuturs occupants de la cité pensaient que les autorités, à travers leurspromesses, allaient, enfin, se pencher sur leur cas. Aujourd'hui, plus rien nesemble les convaincre que leur cité est maudite et que plus rien ni aucunepromesse ne pourra la sauver du mauvais sort. Sur tout le site ce qui manque leplus ce sont les VRD totalement inexistants. Cela revient à dire que toutes leseaux usées, celles des toilettes ou de la vaisselle, sont absorbées et vontallègrement suivre leur cheminement jusqu'au puits du voisin où elles vontfaire bon ménage avec cette eau «potable» que viendront puiser des dizaines defamilles. Ici, les robinets n'existent pas et rien ne prévoit ce luxe. Rien neprévoit également la moindre route carrossable et seules quelques pistes defortune traversent la cité. Si en été ces chemins de fortune sont plus ou moinspraticables, il vous sera absolument déconseillé de vous y aventurer en hiver àmoins d'être suivi d'un tracteur. On imagine aisément le calvaire de tous ceshabitants, en plein hiver, et surtout celui des enfants se rendant à l'école.Ce sont, se lamentent des riverains «des conditions inhumaines qui nous sontimposées sans que personne ne réagisse». L'état catastrophique des routes estaccentué par le manque de gaz naturel, et de l'électricité où sur tout le site,une vingtaine de foyers seulement, ont bénéficié de la lumière. On se demandecomment vont se chauffer ces foyers et de quel pain sera fait les lendemains deces «oubliés?» Comment dans de telles conditions parler d'hygiène ou de santépublique car ici le ramassage des ordures ménagères laisse à désirer. Tous cespères de famille ne perdent, tout de même, pas confiance.


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