Santé publique: Plan orsec pour faire face à la canicule

Selon le Pr Rachid Belhadj, Directeur des activités médicales et paramédicales au CHU Mustapha Bacha, un « plan orsec a été lancé il y a presque dix jours » au sein de cet établissement de santé publique d'Alger en raison de cette « vague de canicule ».«Depuis presque dix jours, nous avons lancé le plan orsec au CHU Mustapha et je pense que la plupart des centres hospitaliers et autres se sont mobilisés, en coordination avec les DSP et le ministère de la Santé publique. Nous sommes en train de mobiliser tous nos moyens humains, matériels et infrastructures, pour faire face à cette situation sanitaire particulière qui est la canicule, à laquelle il faut ajouter le côté pollution et l'intoxication alimentaire », a affirmé l'intervenant, hier, sur les ondes de la radio nationale Chaîne 3. Le « plan orsec » dans les hôpitaux et structures de santé concerne surtout « les urgences médicales 24/24h », et particulièrement « la prise en charge des personnes cibles dont les personnes âgées qui décompensent, ceux souffrant de pathologies chroniques tels que les maladies métaboliques, cardio-vasculaires, respiratoires, les cancéreux et ceux atteints de maladies mentales », ajoute l'intervenant.
La démarche pratique c'est de « dresser des listes de gardes, de vérification de la pharmacie qui met à disposition tous les solutés, la répartition des lits, des demandes de réanimation, les explorations. Il y a tout un processus de prise en charge de ces personnes vulnérables », précise encore le Pr Belhadj. L'intervenant signale aussi des décès lors de la précédente vague de chaleur. « Mardi dernier, nous avons enregistré sept cas de décès, dont deux personnes âgées qui vivaient seules », regrette l'invité de la Chaîne 3. Pour le Pr Belhadj, « l'organisation sociale » de la famille algérienne aide beaucoup. « Nous gérons des situations humaines et sociales. Dieu merci, l'organisation de la société algérienne, la famille est toujours là, les voisins aussi, qui assistent les personnes vulnérables. Nous devons aussi nous organiser pour éviter des déplacements inutiles et des transferts des autres secteurs sanitaires, des autres établissements en dehors de la wilaya d'Alger. Il faut une certaine organisation pour éviter la saturation de certains établissements de santé publique », explique l'intervenant. « Cette canicule, c'est des conditions climatiques maximales. Nous avons aussi le Sud algérien dont les températures extrêmes fragilisent la population notamment les personnes âgées. L'on parle de catastrophe c'est lorsque le nombre de victimes et de personnes atteintes est élevé, donc, tout le secteur sanitaire est mobilisé pour prendre en charge la population. Il y a aussi les enfants qui risquent d'être exposés à ce problème si on ne les protège pas contre l'insolation, la déshydratation et l'intoxication alimentaire.
Il y a tout un programme de suivi, des chiffres que nous sommes en train de suivre, et de mettre à la disposition des citoyens tous les éléments nécessaires pour les prendre en charge correctement », note le Pr Rachid Belhadj. Selon lui, en plus des « professionnels de santé publique, des services de sécurité et de la protection civile, la prévention c'est aussi le rôle de la société civile et le secteur privé de participer avec nous à trouver des solutions lorsqu'on est dépassés, c'est aussi la générosité des citoyens qui nous aide à ouvrir des espaces, à distribuer de l'eau gratuitement. Tout le monde doit participer avec nous dans la sensibilisation ».