Les paramédicaux de la santé publique entrent en grève illimitée dès
aujourd'hui. Leur syndicat, (le SAP), avait décidé, lors de sa réunion tenue
jeudi dernier, de recourir à un débrayage pour réitérer leurs revendications
liées à la promulgation dans les plus brefs délais d'un nouveau statut
particulier ainsi que de valoriser leur régime indemnitaire.
Les 120.000 paramédicaux réclament aussi une meilleure gestion de leur
carrière et l'introduction du système du LMD dans la formation paramédicale,
pour bénéficier d'une formation (bac+4), et exigent leur classification à
l'échelle 11. Pour le SAP, le ministre de la Santé, Djamel Ould Abbès, «n'a pas
tenu ses engagements de satisfaire ces revendications, dans un délai de 15
jours». Le syndicat dénonce la non-prise en charge de ses doléances contenues
dans le procès-verbal ayant sanctionné la réunion tenue, le 24 février dernier,
entre le ministre et les représentants du SAP.
Selon les syndicalistes que nous avons interrogés, l'arrêt de la grève
qui sera lancée aujourd'hui ne pourra être décidé que lorsque le ministère de
la Santé s'engagera, par écrit, à résoudre leurs revendications. «Nous voulons
du concret et non pas des promesses sans lendemain», affirment les
syndicalistes. Pour les syndicalistes du SAP, la tutelle «veut le
pourrissement». Les paramédicaux avaient déjà paralysé les 14 CHU, 300 hôpitaux
et plus d'un millier de centres de soins implantés à travers le pays durant
tout le mois de février dernier. Le ministre avait déclaré, durant ce mouvement
de protestation, que «la grève des paramédicaux n'a aucun sens parce qu'elle
survient au moment où leurs revendications sont prises en charge». Ould Abbès
avait aussi affirmé que «le projet du statut des paramédicaux est entre les
mains du gouvernement. Ce dernier devra l'avaliser et sera prêt dans un à deux
mois». La corporation des paramédicaux compte 68.000 infirmiers, 12.000
aides-soignants, 6.000 anesthésistes, 5.000 laborantins, les kinésithérapeutes,
les orthopédistes, les prothésistes dentaires, et d'autres catégories.
«Pour toutes ces catégories, tout débutant est rémunéré à 21.000 DA et à
29.000 DA en fin de carrière, un salaire de misère», dénonce un syndicaliste.
Le ministre de la Santé a annoncé, jeudi, la mise en place de trois commissions
dont l'une est chargée «d'examiner tous les problèmes posés par les
paramédicaux, les sages-femmes et autres auxiliaires de la santé». Le ministre
a expliqué que «ces commissions auront à se pencher sur l'étude de dossiers
relatifs notamment à la formation, et sur le volet social et du statut
particulier». Ces commissions entameront leur travail, selon lui, dès
aujourd'hui dimanche et auront à présenter les résultats de leurs travaux dans
un délai ne dépassant pas deux semaines. Les propositions seront soumises au
Conseil des ministres, qui aura à décider des suites à donner. Le ministre a
rappelé que durant ces cinq derniers mois, six décrets ont été promulgués pour
prendre en charge l'ensemble des problèmes soulevés par les paramédicaux.
M. Ould Abbès avait aussi déclaré, en février dernier, que «les
revendications des paramédicaux ont été toutes acceptées et tout nouvel arrêt
de travail serait alors injustifié». Mais cette déclaration n'a pas convaincu
le syndicat des paramédicaux qui a formulé un délai d'un mois pour le ministre
afin de satisfaire leurs doléances. Enfin, il est à signaler que tous les
paramédicaux que nous avons interrogés ont indiqué qu'ils assureront le service
minimum durant toutes les journées de grève.
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Posté Le : 03/04/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Amine L
Source : www.lequotidien-oran.com